Les hôpitaux et autres structures sanitaires de la ville de Goma dans le Nord-Kivu sont débordés par les blessés et morts, victimes des combats entre le M23, soutenu par le Rwanda, et les FARDC. A l’hôpital général de référence de CBCA/Virunga, le Dr Michael Bolingo, contacté ce mercredi 29 janvier matin par Radio Okapi, affirme avoir enregistré entre mardi et ce mercredi plus de 140 blessés et une trentaine de décès.
« Après quatre jours dans l’hôpital, nous venons d’être relevés ce matin à l’hôpital par nos confrères et consœurs médecins parce qu’il y avait déjà une petite accalmie. Le bilan d’hier à aujourd’hui, je suis sorti de l’hôpital en laissant 146 blessés et nous avons enregistré 31 morts. Alors, au cours de la nuit, parce que nous avions un problème d’électricité, ça a été réglé avec un groupe électrogène. Nous avons essayé de sauver certaines vies », a témoigné Dr Michael Bolingo.
Il demande aux autorités et aux humanitaires de profiter de cette accalmie pour ravitailler les hôpitaux dont la plupart sont en rupture d’intrants :
« Depuis tout ce temps, que ce soit du côté des malades ou du corps soignant, on n’a encore reçu aucune aide soit du Gouvernement ou bien des partenaires. Alors à la sortie de l’hôpital, on peut remarquer qu’il y a beaucoup de corps, par exemple dans la route Virunga vers le rondpoint Singers, j’ai compté au moins trois corps. Dans notre hôpital, la morgue a une capacité de huit chambres. Aujourd’hui, je suis sorti, laissant 31 morts. On devrait transférer certains malades dans nos hôpitaux, notamment l’hôpital Heal Africa, mais le problème est qu’il n’y a pas moyen de faire circuler l’ambulance ».
Marchés fermés
Dans la partie ouest de Goma, précisément dans les quartiers Ndosho, Kyeshero et une partie de Himbi, il y a un retour au calme. Certains habitants joints par la rédaction de Radio Okapi affirment que la vie n’a pas encore repris son cours normal.
L’accès au courant électrique, à l’eau et à la connexion internet pose un problème. Les marchés et les boutiques sont toujours fermés.
Vous pouvez suivre ce témoignage d’un habitant de Goma :