Sud-Kivu : plus de 190 crimes graves commis en 30 ans (Rapport)

« 191 incidents constituant des crimes graves contre la population civile du Sud-Kivu ont été commis entre 1994 et 2024 ».

C’est ce que révèle le rapport de recherche documentaire sur les crimes graves commis dans cette province, présenté et remis lundi 16 décembre à Kinshasa au Fonds national des réparations des victimes (FONAREV) par le Groupe de travail sur la justice transitionnelle au Sud-Kivu. 

« Sur le plan géographique, de ces huit territoires, la plupart des cas qui ont été répertoriés viennent de deux territoires ; à savoir : Kalehe et Mwenga, donc 23% pour Kalehe et 25% pour le territoire de Mwenga. Cela ne signifie pas qu’on a minimisé les autres territoires », a précisé Raphaël Wakenge Ngimbi, coordinateur d’Initiative congolaise pour la justice et la paix. 

Les présumés auteurs de ces crimes sont principalement les groupes armés non étatiques, suivis par les services étatiques. 

Sur le plan statistique, a-t-il poursuivi, « il y a 60% des cas qui sont venus de groupes non étatiques, et 12 % venus de services de sécurité et 12% sont à la fois venus de groupes armés et par des forces de sécurité étatiques ». 

Une large majorité de cas répertoriés n’ont pas encore connu d’issue judiciaire finale. Un nombre important d’incidents n’a pas été l’objet d’une dénonciation en justice.  Dans un bon nombre de cas, des dénonciations en justice ont été soumises mais aucune procédure judiciaire n’a été diligentée, note le rapport. 

Ce dernier révèle un certain nombre d’éléments qui appellent à la mise en œuvre des mécanismes de justice transitionnelle, dans ses deux aspects : judiciaire et non judiciaire, a poursuivi Raphaël Wakenge Ngimbi. 

Ce groupe de travail recommande à la justice de s’approprier les résultats de ce rapport de recherche pour initier les enquêtes judiciaires et renforcer les actions de la justice en faveur des victimes et des témoins des crimes de masse dans la province du Sud-Kivu.

Ce rapport est l’œuvre des organisations de la société civile qui s’intéressent à la question de justice transitionnelle, soutenues par Trial international et l’Ambassade britannique en RDC.  

 

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