L’opposition congolaise dénonce un « carnage » enregistré à la suite de la tentative d’évasion de la prison centrale de Makala dans la ville de Kinshasa. Moise Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege, Matata Ponyo et Claudel André Lubaya dénoncent, selon eux, l’indifférence du gouvernement face aux conditions carcérales infrahumaines et exigent que justice soit faite.
Moise Katumbi par exemple, appelle à la mise en place d’une commission d’enquête sérieuse associant la MONUSCO et des représentants des ONG de droits de l’homme pour faire éclater toute la lumière sur ce drame.
« La surpopulation, la faim, la maladie, le manque total d’hygiène ont été dénoncés, images à l’appui. Mais les pouvoirs publics ont préféré ignorer ces avertissements. Le pire est finalement arrivé : plusieurs dizaines de prisonniers ont été abattus comme des animaux dans une barbarie insupportable », a dénoncé Moise Katumbi.
De son côté, Martin Fayulu note que « ces exécutions sommaires sont un crime inacceptable qui ne peut rester impuni ».
Denis Mukwege dénonce, pour sa part, la banalisation de la vie, ainsi que le mépris de la dignité humaine et le piétinement des droits fondamentaux des citoyens en toute impunité constatée au pays.
Le Prix Nobel de la paix renchérit : « c’est à chacun de nous et à nous tous de dire non et de faire comprendre aux dirigeants de notre pays que trop c’est trop, la vie humaine est sacrée ».
Tout en exigeant des enquêtes indépendantes, l’ancien Premier Ministre Matata Ponyo Mapon affirme que ces tueries tragiques auraient pu être évitées par l’exercice d’une politique d’anticipation à travers une gouvernance de qualité.
Claudel Andre Lubaya fait remarquer qu’« il faut des mesures et non des mesurettes ».
Face à la gravite de la situation, le gouvernement se doit, sans populisme collégien, d’éviter les faux fuyants et de faire toute la lumière sur ce qui s’est réellement passé, en établir les responsabilités et en tirer toutes les conséquences, déclare-t-il.