Cinquante-six détenus sont morts, depuis le début de cette année dans la prison de «Kakwangura », à Butembo (Nord-Kivu).
Ces chiffres ont été révélés dans un rapport publié samedi 17 août, par le chercheur et défenseur judiciaire, Sekera Kasereka.
Dans ce document, ce juriste attribue ces décès à la surpopulation carcérale, qui s’explique principalement selon lui, au fait que plusieurs personnes sont irrégulièrement envoyées en prison par le parquet militaire.
Selon M. Kasereka, plusieurs détenus sont incarcérés par l’auditorat militaire, souvent « sans le moindre respect des procédures légales ».
Toutes les tentatives de Radio Okapi pour avoir la réaction de l’auditorat militaire de Butembo face à ces accusations n’ont pas abouti.
Il y a quelques jours, le député provincial élu de Butembo, Bienvenue Lutsumbi, avait également fait part de son inquiétude à propos de la surpopulation dans la prison centrale de Kakwangura.
Dans une correspondance adressée au ministre de la Justice, Constant Mutamba, il l’appelait à prendre des mesures urgentes afin de désengorger cet établissement pénitentiaire.
Bienvenu Lutsumbi avait suggéré au Gouvernement d’envisager à long terme, la construction d’un nouvel établissement pénitentiaire à Butembo, conforme aux standards modernes, tout en tenant compte de la démographie et des réalités actuelles de la région.
Construite pour une capacité d’accueil de 180 personnes, cette prison abrite actuellement mille 341 détenus.
Création d’une commission
Pour aider à de désengorger les prisons de Beni et Butembo, le Réseau pour les droits de l’homme (REDHO), une organisation de défense des droits humains basée à Butembo, demande au ministre de la Justice de créer une commission pour faire le suivi des dossiers sur le terrain. Son coordonnateur Muhindo Wasivinywa, explique que cette commission va faire le suivi des dossiers de personnes arrêtées pour des faits bénins , afin d’accélérer le processus de leur libération, ce qui permettra de désengorger ces deux centres de rééducation.