Les minerais de la République Démocratique du Congo, riches en tantale et en niobium, offrent un potentiel industriel considérable. Plutôt que d’exporter ces matières premières à l’état brut, il est envisageable de les traiter localement pour produire des composés purifiés destinés à l’exportation. Tel est le constat présenté ce samedi 27 juillet à l’Institut supérieur pédagogique ISP/Bukavu lors de la présentation du projet de recherche et développement intitulé « Le coltan du Kivu : capacité de traitement physico-chimique et études d’applications ».
Ce projet, mené par des experts de l’ISP/Bukavu en partenariat avec l’Université catholique de Bukavu, les Universités de Namur et de Liège en Belgique, met en lumière les bénéfices potentiels d'une transformation locale du coltan.
Les initiateurs du projet recommandent à l'État congolais et aux acteurs de l'industrie minière de collaborer pour promouvoir l’industrialisation du coltan. Le professeur Fabrice Muvundja, du département de chimie de l’ISP/Bukavu, explique :
« Le coltan du Kivu est un minerai sur lequel l’économie régionale s’est appuyée depuis les années 2000. Nous avons découvert qu’il s’agit d’une ressource précieuse pour l’économie nationale, mais peu de recherches scientifiques ont été menées à son sujet. Par conséquent, l’industrie du coltan ne bénéficie pas pleinement des avantages potentiels. Nous avons jugé pertinent d’étudier ce minerai de manière plus scientifique et de proposer des procédés chimiques permettant d’extraire et de purifier le tantale et le niobium localement. Cela allongerait la chaîne de valeur et rendrait le coltan plus bénéfique pour la population. »
Le professeur Muvundja souligne que l’industrialisation locale du coltan pourrait créer des emplois, augmenter les recettes fiscales grâce aux taxes et impôts, et renforcer l’éducation en formant une élite congolaise spécialisée dans ce domaine. Selon lui, ces initiatives contribueraient également à la paix et à la sécurité en RDC.