Les organisations de la société civile du territoire de Masimanimba (Kwilu) ont demandé, samedi 3 février, à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de revoir son calendrier électoral publié le 31 janvier concernant la tenue, le 28 avril prochain, des élections législatives à Masimanimba et à Yakoma où les scrutins avaient été annulés pour notamment fraude électorale, bourrage des urnes et vandalisme.
A travers un mémorandum déposé à l’administrateur du territoire de Masimanimba, à l’issue d’une marche pacifique, les acteurs sociaux de ce territoire sollicitent de la CENI qu’elle organise lesdites élections avant l'élection des gouverneurs, sénateurs et membres des bureaux des assemblées provinciales, contrairement à ce que la centrale électorale a prévu dans son calendrier réaménagé.
Pour la société civile, il faut permettre aux futurs élus de Masimanimba de participer aussi aux votes du gouverneur et des sénateurs de la province de Kwilu.
« Nous forces vives de Masimanimba, province du Kwilu, remercions la CENI pour avoir publié le calendrier des scrutins pour Masimanimba et Yakoma. Demandons à monsieur le président de la CENI de revoir son calendrier avant l’élection des sénateurs, gouverneurs et membres du bureau de l’assemblée provinciale. Car il est inacceptable qu’on puisse priver la population de Masimanimnba d’élire son gouverneur, ses sénateurs, ses membres du bureau de l’assemblée provinciale, quand bien même ces élections sont à caractère de suffrage indirect. Donc nos députés élus ne peuvent pas être privés de ces droits », peut-on lire dans ce mémorandum des acteurs sociaux de Masimanimba.
A en croire, ces membres de la société civile, cela est une question de légitimité et aussi de représentativité.
« Etant donné que Masimanimba seul a 8 sièges, dont ses huit voix peuvent fortement impacter à l’élection du gouverneur de province, des sénateurs et des membres du bureau de l’assemblée provinciale. Nos députés, comment ils vont être dirigés par un gouverneur qu’ils n’ont pas élu ? Comment ils vont être représentés par des sénateurs qu’ils n’ont pas élus ? Voilà la raison pour laquelle nous demandons au président de la CENI de revoir son calendrier afin que cela ait lieu après publication des résultats des élections nationales et provinciales de Masimanimba et de Yakoma, et après, il pourrait organiser son élection [élection des sénateurs et gouverneurs] », précise le mémorandum des organisations de la société civile du territoire de Masimanimba.
En effet, le 31 janvier dernier, la CENI a publié un calendrier électoral réaménagé qui prévoit l’organisation des scrutins des sénateurs au 31 mars 2024 et ceux des gouverneurs et vice-gouverneurs au 7 avril 2024 ; alors que la réorganisation des élections législatives à Masimanimba et à Yakoma est fixée au 28 avril.
Le même calendrier a prévu au 5 octobre prochain, la tenue des élections législatives à Kwamouth (Mai-Ndombe), à Rutshuru et Masisi (Nord-Kivu) où les élections n’avaient eu lieu en raison de l’insécurité.