« Il faut trouver rapidement des stratégies pour permettre aux enfants déplacés qui ne vont pas à l’école de reprendre leur scolarité. Si la question n’est pas vite réglée, l’Est de la RDC connaîtra une génération perdue », a alerté vendredi 12 janvier le représentant adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC et coordonnateur humanitaire, Bruno Lemarquis.
Il a évoqué cette question à l’issue d’une visite des déplacés dans la cité de Sake, à 27 km de Goma, dans le territoire de Masisi.
Dans cette cité qui accueille 26 000 déplacés, il a vu des centaines d’enfants déplacés qui ne vont pas à l’école. Et dans d’autres sites autour de Goma, des milliers d’enfants passent leur deuxième année sans étudier.
« On le voit, dans d’autres pays, des générations perdues : un an, deux ans, l’enfant décroche. Il y a des générations perdues dans certains pays, et qui sont complètement perdues parce que ça a duré des dizaines d’années. Donc, il faut vraiment rattraper ça, trouver des solutions pour renforcer les services publics existants, augmenter leurs capacités, augmenter le nombre des salles de classes, augmenter les ressources humaines au niveau des écoles préexistantes, faire des choses à l’intérieur des sites », a recommandé Bruno Lemarquis.
Le coordonnateur humanitaire en RDC estime qu’il faut des discussions avec les autorités sur cette question :
« Il y a aussi tout l’aspect pour les plus âgés : les adolescents, les jeunes adultes et même les adultes : de la formation professionnelle. Quelqu’un qui passe des années dans un site sans apprendre un métier, qu’est-ce qu’il fait le jour où il retourne chez lui ? il n’aura peut-être pas appris à travailler la terre. Donc il faut aussi profiter de cette période pour développer des métiers, y compris certains métiers du futur. Ce sont des politiques, des stratégies qu’il faut négocier, discuter avec les autorités congolaises et là où il faut aussi investir ».
Les combats opposant des FARDC aux groupes armés, mais aussi des affrontements entre miliciens sont à la base du déplacement de nombreux Congolais qui veulent se mettre à l’abri.