RDC : des leaders du Nord-Kivu et de l’Ituri contre la requalification de l’état de siège

Certains acteurs socio-politiques du Nord-Kivu et de l’Ituri, interrogés vendredi 13 octobre par Radio Okapi, se sont opposés à la requalification de l’état de siège dans ces provinces, telle qu’annoncée la veille par le Président de la République.

De manière générale, les acteurs du Nord-Kivu se posent des questions sur la constitutionnalité de cette option de requalification de l’état de siège.  Ces derniers pensent que la mise en pratique de cette mesure va créer la confusion au niveau de l’administration locale.

« Comment une cohabitation sera faite entre autorités civiles et militaires au niveau des mairies, communes et territoires ? C’est encore une question de droit administratif qui doit être clarifiée. J’attends, à mon avis, une ordonnance du chef de l’Etat qui devrait préciser… », a affirmé Alexis Bahunga, député provincial élu de Masisi. 

Pour sa part, Espoir Ngalukiye, acteur politique local, insiste sur le caractère illégal de cette requalification : 

« D’abord, il faut signaler que cet allègement de l’état de siège est illégal. Aucun article de la constitution n’en parle. Aucune loi n’en parle. Quand c’était l’état de siège, il y avait des prorogations, qui étaient faites par (les parlementaires). On va maintenant proroger sur base de quoi ? »

Il pense que le chef de l’Etat devrait respecter les recommandations de la table ronde, qui a exprimé la volonté du peuple sur ce sujet :

« L’état de siège dans son ensemble, c’est une solution qui a été rejetée par la population. Le chef de l’Etat devrait écouter les résultats de la table-ronde : l’état de siège doit être levé totalement ! »

Même refrain en Ituri

La requalification de l’état de siège par le président de la République, Félix Tshisekedi, ne répond pas aux attentes de la population de l’Ituri, « où les groupes armés sont actifs depuis 2017 », a aussi indiqué, vendredi 13 octobre, le coordonnateur de la société de cette province, Dieudonné Losso.

Selon lui, les habitants de l’Ituri attendent également l’organisation des opérations militaires de grande envergure pour traquer les miliciens locaux et rebelles étrangers, qui commettent diverses exactions contre la population civile, notamment la CODECO et les ADF.

C’est pourquoi, le député national Jackson Ausse, élu du territoire d’Irumu (Ituri), propose que cet allègement progressif de l’état de siège soit « accéléré » afin de respecter les dispositions constitutionnelles :

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L’état de siège avait été décrété par ordonnance présidentielle le 3 mai 2021, pour endiguer l’insécurité récurrente au Nord-Kivu et en Ituri. Mais à la suite de la persistance de l’insécurité sur le terrain, de nombreuses voix ont plaidé pour la levée de ce régime d’exception.   

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