Goma : le maire interdit la ville morte projetée pour ce mercredi

Le maire de Goma a interdit l’organisation d’une ville morte, projetée par certaines associations et des mouvements citoyens, au chef-lieu du Nord-Kivu, ce mercredi.

Dans un communiqué publié mardi 12 septembre, le maire, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin a appelé la population à vaquer librement à ses activités.

L’autorité urbaine met en garde toute personne qui va barricader la route par des pierres, comme cela se fait lors des journées ville morte à Goma.

Les cadres de base et les forces de l’ordre doivent veiller à l’observance de cette mesure, conclut le communiqué du maire.

De son côté, le Baraza intercommunautaire désapprouve aussi cet appel à l’observance d’une nouvelle journée ville morte.

Son secrétaire, Stéphane Lupao, pense que cela n’est pas propice :

 « Après analyse de la situation sécuritaire qui prévaut dans la ville de Goma en particulier, il ressort, qu’il n’est plus le moment d’appeler la population à l’observance de ville morte ; en ce sens que ces dernières se transforment toujours à des dérapages conduisant à des pertes en vies humaines et des pertes des biens matériels des populations déjà meurtries ».

Stéphane Lupao appelle également « la population de Goma au calme, à la vigilance et à ne pas céder à la manipulation des tireurs de ficelles pour que l’ennemi n’en profite pas ».

Faisant allusion à la répression sanglante d’une manifestation le 30 août dernier, ce membre du Baraza intercommunautaire demande aux habitants de Goma de faire confiance à la justice pour que les responsables soient punis.

« Quant aux événements douloureux du 30 août 2023, notre justice est à pied d’œuvre pour dénicher et sanctionner tous les auteurs de ces actes. D’autre part, l’autorité provinciale rassure, l’organisation imminente des obsèques dignes de nos fils et filles, victimes des événements du 30 août 2023 », a soutenu Stéphane Lupao.

Le 30 août dernier, voulant étouffer une manifestation des civils contre notamment la MONUSCO, les forces de l’ordre ont ouvert le feu, tuant 51 personnes et blessant plusieurs dizaines d’autres, selon le bilan officiel.

 

 

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