Revue de presse kinoise du mercredi 16 août 2023.
La majorité des journaux parus ce mercredi à Kinshasa reviennent sur le procès Salomon Kalonda qui démarre le 17 aout courant devant la Cour militaire de Kinshasa-Gombe.
La Tempête des tropiques annonce la date du début de ce procès Salomon Idi Kalonda Della, conseiller spécial de Moise Katumbi Chapwe, citant un de ses avocats, Christian Nkoyi. Selon ce quotidien, Salomon Idi est affecté par les ennuis de santé à la prison militaire de Ndolo, où il est détenu pendant plus de 60 jours. Aucun visiteur n’a pu le rencontrer, depuis son arrestation à l’aéroport de N’djili il y a de cela plus de deux mois, poursuit la même source. Ce tabloïd note que ce prévenu est accusé par les services de renseignement militaire notamment de l’atteinte à la sûreté de l’État et de détention illégale d’arme de guerre. Avec le début de l’instruction, pense ce journal, l’opinion tant nationale qu’internationale sera finalement fixée sur le contour de ce dossier qui n’a que trop duré.
AfricaNews signale que les avocats du prévenu nient les griefs lui reprochés et contestent également la procédure empruntée pour mettre en détention leur client ; alors que l’ancien Premier ministre Matata Ponyo avait revendiqué le pistolet lui attribué, précise ce tabloïd. Proche collaborateur du candidat à la présidentielle Moïse Katumbi, écrit ce portail, le procès de Salomon Kalonda va tenir en haleine et agiter le pays voire compromettre l’image déjà ternie de la justice, face aux accusations formulées contre le prévenu, jugées fantaisistes par ses avocats, convaincus que leur client est l’objet d’une machination politique montée pour nuire Moïse Katumbi.
Sur ce même chapitre, Congo Nouveau révèle par ailleurs que Salomon Idi fait actuellement l’objet d’une cabale à Kindu (Maniema), visant à lui attribuer l’entretien d’un réseau de kidnappeurs. Selon ce tabloïd, cette annonce a été faite vendredi dernier au cours d’un meeting par le gouverneur intérimaire du Maniema, qui brandissait un présumé suspect au simple motif qu’il arborait un T-shirt à l’effigie de Moïse Katumbi. Détenu pendant plusieurs semaines dans les installations de l’ex-DEMIAP, Salomon Kalonda avait d’abord été interdit de toute visite avant que ses résidences à Kinshasa et à Lubumbashi, ainsi que celles de Katumbi (à Kinshasa) et de sa mère (à Lubumbashi) ne fasse l’objet de perquisitions sans mandats et en l’absence du concerné comme exigé par la loi, rappelle Congo Nouveau.
La Prospérité cite le parti Ensemble pour la République qui apporte des éclaircissements autour du dossier Omari Mussa, présumé kidnappeur dans la province du Maniema. Il précise que Salomon Kalonda n’a aucun lien avec ce kidnappeur. Dans un communiqué publié samedi dernier, rapporte ce tabloïd, le parti de Moïse Katumbi rejette toutes les accusations faites contre le prévenu et qualifient ces affirmations de montage. Dans les colonnes de ce journal, Ensemble pour la République a tenu à dire que Salomon Idi Kalonda « n’est nullement un criminel et il ne le sera jamais. C’est une personnalité éprise de paix et acteur de développement comme tout le monde le connait si bien. Son arrestation n’est qu’arbitraire et politique, car à ce jour ses bourreaux continuent à tâtonner, sur le motif de son accusation ».
L’état de siège
Les travaux de la table ronde sur l’évaluation de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri intéressent également les journaux de Kinshasa. A ce sujet, le Potentiel rapporte les propos de l’ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, pour qui, « l’état de siège décrété en mai 2021 était une mesure exceptionnelle afin de concentrer tous les pouvoirs entre les mains de militaires et de permettre à ceux-ci d’orienter toutes les énergies intellectuelles, physiques et financières vers la destruction des causes lointaines et immédiates des guerres récurrentes dans l’Est de la RDC ». Ainsi, il estime qu’au niveau diplomatique et politique, qu’il faut poursuivre les processus de Nairobi et de Luanda. Dans cette optique, soutient cet ancien gouverneur du Nord-Kivu, cité dans les colonnes de ce quotidien, qu’il est nécessaire de mettre des moyens financiers dans le PDDRCS au lieu de se limiter à des déclarations d’intention.
Forum des AS présente Julien Paluku, originaire et élu du Grand nord, ancien gouverneur du Nord-Kivu et politologue doublé de chercheur en Management des conflits armés, comme faisant partie du cercle très fermé des connaisseurs des arcanes de la question de l'Est. Ce dernier constate, chiffres à l'appui, explique ce quotidien, que l'état de siège n'a pas débouché sur des résultats attendus par les populations des provinces concernées et que la menace sur l'intégrité du territoire rd congolais est toujours réelle. Pour le tabloïd, les participants à la Table-ronde sur l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu feraient œuvre utile « en s'appropriant la réflexion de ce doctorant à l'UNIKIN dont l'expertise et l'expérience sur le sujet ne font l'ombre d'un doute ».