La Prospérité : « Chérubin Okende : les Evêques catholiques exigent la tête de Caïn ! »

Revue de presse kinoise du vendredi 14 juillet 2023.

Les journaux parus ce vendredi à Kinshasa reviennent sur le meurtre du député de l’opposition Chérubin Okende, retrouvé mort à bord de sa Jeep sur l’avenue Poids-Lourd, à Kinshasa.

« Chérubin Okende : les Evêques catholiques exigent la tête de Caïn ! », titre la Prospérité en sa Une  qui ouvre le bal dans ce dossier. Ce quotidien cite la Conférence épiscopale nationale congolaise (CENCO) qui appelle les autorités congolaises, garantes de la cohésion nationale et de la sécurité des personnes et de leurs biens, « de faire toute la lumière sur ce crime sauvage et sanglant, et de mettre la main sur Caïn, l’assassin de Chérubin Okende Senga ». Ce tabloid rapporte que les évêques catholiques, ont ainsi réagi dans un communiqué de presse publié jeudi à Kinshasa à la suite de l’assassinat der Chérubin Okende. Les Evêques, se disant inquiets, note ce portail, constatent, par ailleurs, que cet assassinat lâche et odieux qui rappelle fort bien les ‘’circonstances de celui de l’activiste de droit de l’Homme, Floribert Chebeya, intervient, curieusement, à la suite des arrestations des membres de son regroupement politique et d’une série de violences verbales et physiques des fanatiques de certains partis politiques qui menacent la cohésion nationale et ne sont malheureusement pas interpellés par leurs leaders, ni moins encore par la justice’’. Tout en condamnant sans réserve ce meurtre ignominieux et crapuleux d’un opposant politique en cette période préélectorale, indique la Prospérité, les évêques estiment, cependant, que ce crime intolérable et inadmissible risque d’exaspérer le climat politique à la veille des élections générales. Mais, en attendant toute la lumière exigée, y compris, évidemment, la tête de Caïn, l’assassin recherché, écrit ce journal, les évêques membres de la CENCO présentent leurs condoléances les plus attristées à la famille biologique et politique de Chérubin Okende.

Sur ce chapitre, AfricaNews souligne que Moïse Katumbi, leader du parti Ensemble pour la République dont Chérubin Okende était porte-parole, a dû interrompre son séjour abidjanais où il prenait part au Congrès de la Confédération africaine de football (CAF). Selon cet hebdomadaire, l’ancien gouverneur n’a pas caché sa « colère» face à un «assassinat politique» pour «faire taire» l’Opposition. «Chérubin -Okende, était un homme bien, un père de famille, un homme pacifique et très loyal qui a servi son pays», s’est remémoré l’ex-allié de Félix Tshisekedi, devenu son plus farouche opposant, souligne ce tabloïd. «Il a été assassiné sauvagement, c’est triste pour notre pays et notre démocratie. On arrête nos conseillers, nos partenaires, on tue, on veut nous réduire au silence… Ce crime ne restera pas impuni», a également dénoncé Katumbi, repris dans les colonnes de ce portail. Ancien ministre des Transports, voies de communication du gouvernement Sama Lukonde I, rappelle AfricaNews, Chérubin Okende avait démissionné en décembre dernier pour s’aligner sur le choix de son parti de claquer la porte de la majorité au pouvoir. Mercredi 12 juillet, ajoute ce journal, l’illustre disparu avait été invité à la Cour constitutionnelle pour une « séance de travail» en vue «donner des compléments d’informations» sur la «déclaration de son patrimoine» après avoir quitté le gouvernement. Le même jour, peu après la tombée de la nuit, Dieudonné Bolengetenge, SG d’Ensemble pour la République, avait alerté sur son enlèvement «à partir du parking de la Cour constitutionnelle».

Pour Congo Nouveau, le meurtre de Chérubin Okende laisse encore de fortes présomptions d’un crime d’Etat. Émoi, consternation, indignation, et autres, les sentiments ne cessent de se multiplier depuis l’annonce de la découverte, jeudi matin sur la route des Poids lourds à Kinshasa, du corps sans vie et criblé de balles de Chérubin Okende, fait savoir cet hebdomadaire. Selon la reconstitution de ses dernières heures de vie, rappelle ce tabloïd, Chérubin Okende a, en effet, été vu pour la dernière fois devant la Cour constitutionnelle où il était allé déposer une lettre de sollicitation du report d’un rendez-vous pour une séance de travail avec le juge Sylvain Lulu en rapport avec la déclaration de ses biens après sa démission du gouvernement. Selon ce portail, c’est son garde du corps qui avait amené le courrier dont l’accusé de réception mentionne l’heure de 16h02’. C’est pendant ce déplacement du garde du corps que Chérubin Okende, qui attendait à bord de son véhicule, va en être extrait par des hommes et en civil qui vont l’emmener vers une destination inconnue, jusqu’à la découverte de son corps sans vie le matin, révèle Congo Nouveau.  Depuis lors, poursuit ce journal, plusieurs hypothèses se bousculent sur les causes et surtout les auteurs d’un tel assassinat. Car cette piste d’assassinat ne fait l’ombre d’aucun doute et emporte aussi de fortes présomptions sur une préméditation ou une opération qui aurait tourné court. Le contexte du moment renvoie à un crime politique avec de fortes présomptions quant à un crime d’Etat qu’il va, cependant, falloir élucider, conclut ce journal.

Après l’assassinat de Chérubin Okende, note EcoNews que Félix Tshisekedi s’investit à fond pour retrouver les coupables. Pour cet hebdomadaire, les mobiles de ce meurtre restent encore inconnus. A la Présidence de la République, souligne ce tabloïd, le Chef de l’Etat se dit bouleversé, et a décidé de tout mettre tous les moyens pour retrouver les coupables de ce meurtre qui qu’ils soient. Dans l’opinion publique, rapporte ce portail, les questions vont dans tous les sens, mais tous se recoupent : à qui profite cet ignoble assassinat ? Est-ce pour créer un climat de terreur dans la ville ? Est-ce pour barrer la route aux élections de décembre ou encore discréditer le régime Tshisekedi ? Pour le pouvoir en place à Kinshasa, traquer les coupables est la seule chose qui compte et déployer les efforts nécessaires pour améliorer la sécurité des populations et leurs biens, poursuit ce journal. Pour l’opposition «Ensemble pour la République», dont il était porte-parole mais avec une dernière prise de parole qui date du 25 mars dernier, explique EcoNews, c’est un « crime politique », même si cela reste à prouver. Le silence du porte-parole d’Ensemble sur le cas de l’arrestation de Salomon Kalonda laisse interrogateur tous les observateurs de la scène politique congolaise, laissant cours à des accusations de conflits internes, et d’autres supputations, écrit ce journal.

Pour sa part, Forum des AS cite le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde qui précise que «le premier suspect  est  aux arrêts, l’arme du crime a été trouvée dans le véhicule et promet de  communiquer  sur la suite des enquêtes dans les jours à venir». Selon ce quotidien, le premier président Dieudonné Kamuleta a confirmé que Chérubin Okende était invité par la Cour constitutionnelle, Il a cependant indiqué qu’il n’est pas possible à ce stade de dire s’il était physiquement passé dans les installations de son office la journée du mercredi 12 juillet. Pour Dieudonné Kamuleta, indique ce tabloid, sa juridiction a juste reçu un émissaire de Chérubin Okende la journée de mercredi 12 juillet à 11 heures pour prendre un courrier. La même personne y est revenue aux environs de 16 heures pour déposer une correspondance. Elle va revenir encore à 20 heures pour chercher si Chérubin Okende était à la Cour. Pour conclure la conférence de presse, soutient Forum des As, le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta a éclairé la lanterne de la presse en donnant cette précision.