Phénomène kidnapping à Kinshasa : les kinois se méfient des taxis, les recettes des taximen baissent

 

Avec l’ampleur du phénomène kidnapping dans la ville de Kinshasa, les habitants doutent de plus en plus à prendre place à bord des taxis, voire taximoto, qui sont les moyens utilisés par les kidnappeurs pour leur sale besogne, a constaté Radio Okapi, mercredi 12 juillet.

Malgré la condamnation de quelques auteurs d’enlèvements de personnes dans la capitale, la peur règne toujours au sein de la population.

L’une des conséquences est que le transport en commun souffre de cette situation.

« Les kidnappeurs et leurs commanditaires sont venus détruire notre secteur de travail », se plaignent tous les taximen-motos et les chauffeurs des taxis rencontrés par le reporter de Radio Okapi.

« Nous travaillons difficilement, les clients ont peur de nos taxis. Ceux qui nous connaissent nous appellent pour des courses express, à part cela, c’est difficile. Si on a déjà une ou deux personnes à bord, d’autres refusent d’embarquer », explique un conducteur de taxi.

Un motard renchérit :

« Je suis motard, les clients ont peur de moi, moi aussi j’ai peur d’eux, il est difficile de réunir de quoi nourrir les enfants ces jours-ci ».

Si ce taximan-moto se méfie, lui aussi, des passagers qu’il prend; c’est parce que des criminels s’en prennent aussi aux motards. Se faisant passer pour des clients, ils les braquent, les kidnappent avant de leur ravir leur moto.

C’est donc la psychose qui s’installe dans la ville, malgré des appels au calme des autorités depuis quelques jours.

Certains Kinois préfèrent faire les pieds ou prendre des grands bus comme Transco ou Esprit de vie que de prendre un taxi voiture, moto ou mini-bus.

En effet, des passagers des mini-bus auraient été aussi victimes d’enlèvements, rapportent plusieurs témoignages circulant sur les réseaux sociaux.

« Je viens de Lingwala, j’ai marché à pied. Je me sens plus en sécurité ainsi, même si ce n’est pas à 100% mais au moins, je ne vois pas un véhicule s’arrêter et me kidnapper », a témoigné Bemy en arrivant à Kintambo après avoir marché sur plusieurs kilomètres.

Debout à côté de lui, Monique ajoute :

« On a tellement peur, c’est pour cela qu’on prend seulement le Transco ».

Cette situation a pour conséquence, la baisse des recettes journalières des taximen.

Pour tenter de limiter la perte, un responsable de parking des taxis explique comment il se bat pour rassurer les clients pour qu’ils acceptent de monter dans les taxis :

« J’essaye de rassurer les clients que c’est un taxi qui vient toujours au parking, je leur permets même de bien regarder le visage du chauffeur ».

Les taximen et les commis des parking des transports en commun s’en remettent aux autorités pour sécuriser leur secteur d’activité, ainsi que la population en général.

« Que le gouvernement prenne des mesures de sécurité, avec des policiers aux arrêts de bus. Il faut bien sanctionner ceux qui ont été arrêtés pour décourager les autres kidnappeurs », suggère l’un d’eux.

Par ailleurs, ils espèrent que les enquêtes vont se poursuivre pour mettre la main sur les commanditaires des kidnappings et ainsi rassurer la population.

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