Certains déplacés de guerre du site de Kigonze à Bunia et de Kasenyi, à 55 kilomètres de Bunia (Ituri), parviennent à se prendre en charge grâce aux petits métiers.
La plupart ont été formés en 2022 à la fabrication des savons et en coupe et couture. Cette session, financée par le HCR antenne de Bunia, a été faite à travers ses partenaires ADSSSE (Association pour le développement social et la sauvegarde de l’environnement) et INTERSOS..
L'initiation en coupe et couture a été egalement assurée par l’ONG Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI).
Cette formation, qui se poursuit à ce jour avec d’autres déplacés, vise à les rendre plus autonomes à travers le renforcement de leurs capacités financières.
Parmi les formés se trouve, Marie-Esther Amani, qui vit sur le site de Kigonze depuis six ans. A son arrivée en provenance de la commune rurale de Mongwalu où elle a fui les attaques des rebelles de la CODECO, elle n’arrivait pas à prendre en charge ses enfants.
Grâce à l’appui financier du HCR, elle a pu suivre une formation en coupe et couture. Devenue couturière, elle s’occupe mieux de ses quatre enfants; même si les revenus tirés de cette activité restent très modestes et insuffisants, déclare-elle :
« Je tiens vraiment à remercier SOFEPADI parce qu’avant, je menais une vie très difficile. Je rencontrais des difficultés pour trouver de quoi à manger. Mais depuis que j’ai appris à coudre les habits, je m’en sors quand-même ne fût-ce que pour trouver du savon pour mes enfants ».
Selon le HCR, quatre-vingt-dix personnes déplacées ont déjà été formées, dont trente installées à Kasenyi. Certains bénéficiaires fabriquent des serviettes hygiéniques réutilisables qui sont rachetées par des organisations humanitaires qui les distribuent ensuite aux femmes et filles en âge de procréer, a expliqué la chargée des relations extérieures au bureau du HCR à Bunia, Faouzia Haidara.
« Nous mettons en contribution nos partenaires. Au lieu d’acheter ça ailleurs ou de commander ça de l’extérieur, nous achetons directement auprès de ces femmes. Comme ça, elles ont des revenus », a-t-elle indiqué.
Pendant ce temps, d’autres déplacés exercent le petit commerce pour la survie de leur famille.