Revue de prese de ce vendredi 12 mai 2023.
Le report par le gouverneur de la marche des quelques partis politiques de l’opposition, prévue le 13 mai, fait la Une des journaux parus ce vendredi 12 mai à Kinshasa.
La Prospérité annonce un bras de fer entre l’opposition et l’Hôtel de ville de Kinshasa autour de la marche de ce samedi 13 mai 2023. Selon ce quotidien, « les violons ne s’accordent pas du tout. Les deux parties se regardent désormais en chien de faïence ».
Alors qu’ils étaient réunis par le Gouverneur de la ville-province de Kinshasa pour les derniers réglages à la veille de la manifestation, les secrétaires des partis politiques Ensemble pour la République de Katumbi, ECIDE de Fayulu, LGD de Matata Ponyo et Envol de Delly Sesanga ont été surpris de la décision de l’autorité urbaine de renvoyer la marche pour le jeudi 18 mai courant, explique ce journal.
« Une décision mal digérée par les quatre gestionnaires au quotidien des partis de l’opposition qui, au sortir même de l’entretien, mieux dans l’enclos de l’Hôtel de ville, ont
confirmé, par le biais de Devos Kitoko, SG (secrétaire général) de l’ECIDE, leur marche pour ce samedi, tout en rejetant en bloc la mesure de Ngobila, qui évoquait, d’ailleurs, des raisons sécuritaires », ajoute La Prospérité.
Pour Congo Nouveau, « en annulant, sans vraie raison, la marche de l’opposition prévue ce samedi, le gouverneur de Kinshasa n'a pas mesuré les conséquences d'une telle décision qui non seulement viole le droit constitutionnel de liberté de manifestation, risque de mettre la ville sens dessus dessous ».
Ce trihebdomadaire estime que l’opposition a raison de boycotter la décision du gouverneur, car, affirme ce tabloïd :
« la Constitution consacre le régime d'information à l'autorité urbaine. Annoncée depuis plus de deux semaines, cette marche n'était pas non plus ignorée des autorités de la ville pour qu'elles ne prennent pas des mesures sécuritaires qui s'imposent. D'ailleurs, réprimer une marche engage plus de dispositif sécuritaire que de l'encadrer. »
Et d’ajouter que Devos Kitoko, secrétaire général de l'ECIDE de Martin Fayulu a prévenu :
« Quiconque s'opposera [à cette marche] va supporter les conséquences de ses actes ».
La République est aussi d’avis que « les ingrédients sont ainsi réunis pour une déflagration le samedi prochain à Kinshasa où l’autorité de la ville ne lésinera point sur le déploiement des
éléments de la police pour empêcher la manif ».
Ce journal rapporte que selon Devos Kitoko de l’ECIDE, le gouverneur de la ville de Kinshasa n’a pas qualité de reporter une marche dont il n’est pas organisateur.
« La marche est maintenue comme prévu le 13 mai 2023 à 8h dans les deux itinéraires qui ont été fixés (...) Nous sommes les organisateurs de la marche et nous avons le pouvoir d’en décider selon ce que nous voulons. Monsieur Gentiny Ngobila en tant que gouverneur de la ville n’a pas le pouvoir légal de reporter les marches dont il n’est pas organisateur. Il a le pouvoir après information, conformément à l’article 26 de la Constitution, d’encadrer et de sécuriser les manifestations », a déclaré Devos Kitoko.
Le secrétaire général de l’ECIDE a ensuite accusé le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur d’être l’instigateur de cette proposition de report dans le but de «démobiliser les Congolais et Congolaises qui viendront marcher», indique Africa News
«Nous sommes informés que Lisanga Bonganga et Gecko Beia de Vison Fatshi prétendent avoir déposé une lettre de demande de marche à la même date. Ils sont des marionnettes montées par Peter Kazadi pour créer la confusion. Nous n’allons pas nous laisser faire», a tempêté Kitoko, rapporte ce tabloïd.
Devos Kitoko ne s'arrête pas là, note quant à lui, Forum des As. L’homme de l’ECIDE déclare que cette décision de l'Hôtel de ville est un " manque de respect ". « On est dans un régime d'information. Ce n'est donc pas un bon signal que l'on renvoie par rapport à une marche programmée par l'Opposition qui, pour ce faire, a respecté la procédure », a-t-il indiqué.
Cependant, L’Avenir, lui, se basant sur la note du gouverneur adressée aux concernés, affirme que cette décision de report de la marche de l’opposition dont l’objectif est de dénoncer « l’insécurité grandissante dans le pays, la vie chère et la misère du peuple congolais et le processus électoral chaotique », a été prise de manière consensuelle.
« Prévue initialement le samedi 13 mai, la marche de l’opposition est renvoyée au 18 mai prochain. Cette décision est prise de manière consensuelle entre l’hôtel de ville de Kinshasa et les Secrétaires généraux des partis politiques Envol de Delly Sessanga, Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, LGD de Mata Ponyo et ECIDE de Martin Fayulu. Dans le communiqué de l’hôtel de ville, le Gouverneur Gentiny Ngobila évoque des raisons sécuritaires », rapporte ce quotidien.
« A ce propos, pour des raisons sécuritaires évidentes et tenant compte du principe de l’antériorité afférent aux manifestations publiques, je ne saurai prendre acte de votre activité en cette date et par conséquent je vous propose de la décaler pour le 18 mai 2023 », indique le gouverneur.
« Cette nouvelle, sûrement mauvaise pour les militants de l'opposition qui s'étaient déjà mobilisés pour la marche, devrait obligatoirement être respectée à cause du motif évoqué par l'hôtel de ville », estime, pour sa part, La Tempête des Tropiques qui révèle que d'autres opposants tels que Jean-Marc Kabund A Kabund ou encore Franck Diongo disent ne pas être concernés par cette marche, contrairement au comité Laïc de Coordination (CLC) qui a annoncé sa participation.
«Toutes fois, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Delly Sessanga et Matata Ponyo sont au four et au moulin pour la réussite de cette marche», constate Le Journal.
« Reste à savoir s’ils vont s’exécuter à l’ordre du gouverneur », conclut ce quotidien.