La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Bintou Keita, salue l'engagement et la détermination des autorités congolaises et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à tenir les prochaines élections dans les délais; en dépit des défis logistiques et sécuritaires. Elle l’a déclaré mercredi 29 mars devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Dans ce contexte d'insécurité et de crise humanitaire, rappelle-t-elle, la RDC prépare les élections générales prévues pour le 20 décembre 2023.
« Dans l'Est du Congo, les violences, les affrontements, les déplacements de populations et les zones sous contrôle du M23 constituent de sérieux obstacles au travail d’enregistrement des électeurs. Dans l’ouest, les violences intercommunautaires dans la province du Mai-Ndombe qui n’ont toujours pas cessé, font aussi obstacle au processus », a indiqué Bintou Keita.
À la lumière de ces défis et conformément à son mandat, la MONUSCO, en partenariat avec les agences onusiennes, soutient le processus électoral et a répondu présente en transportant 126 tonnes de matériel électoral pour la CENI au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri.
La MONUSCO soutient également l’inclusivité et la bonne conduite du processus électoral via des engagements ciblés avec les futures candidates et la société civile.
« Je salue les efforts de la CENI qui tente de faire face aux défis opérationnels de l’enregistrement à travers l’extension des périodes d'inscription, la prise de sanctions contre les malversations de ses agents, et la dénonciation des discours de haine. Le processus électoral reste cependant marqué par un manque inquiétant de confiance entre les principales parties prenantes de la société civile et de l’opposition, et a même suscité l’appel au boycott de l’enregistrement des électeurs d’une partie de l’opposition », a noté la cheffe de la MONUSCO.
Elle a réitéré son appel à l’adresse de toutes les parties prenantes congolaises pour qu’elles travaillent ensemble en vue d’assurer un processus électoral apaisé, transparent, crédible et inclusif dans le strict respect de la Constitution et de la loi électorale. Elle a aussi renouvelé la disponibilité de la Mission, à travers son mandat de bons offices, à les accompagner en ce sens.
Dégradation « considérable » de la situation sécuritaire
Mme Bintou Keita a fait remarquer que depuis sa dernière intervention devant le Conseil, la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC s’est à nouveau considérablement dégradée.
« L’intensification du conflit avec le M23 et l’activisme persistant d’autres groupes armés, notamment les ADF, Zaïre et la CODECO, pour ne citer qu’eux, continuent d’infliger des souffrances intolérables aux populations civiles et de dégrader une situation humanitaire de plus en plus dramatique », a renseigné Mme Bintou.
« Je saisis cette opportunité pour plaider également pour la mobilisation des ressources nécessaires pour la mise en œuvre du plan de réponse humanitaire 2023 porté à hauteur de 2,25 milliards USD. Je condamne les entraves persistantes à l’accès humanitaire, notamment l’attaque d’un hélicoptère d’UNHAS en février qui a contraint le PAM à temporairement suspendre ses vols dans les zones de conflits. J’appelle toutes les parties au conflit à respecter le droit humanitaire international et à faciliter l’accès humanitaire aux personnes vulnérables où qu’elles se trouvent », a-t-elle ajouté.