Revue de presse du vendredi 24 mars 2023
Deux informations se trouvent à la Une des journaux parus ce vendredi 24 mars à Kinshasa : le remaniement du gouvernement Sama Lukonde et la visite de l’ex-président français, Nicolas Sarkozy, à Kinshasa.
Peter Kazadi, Jean-Pierre Bemba Gombo, Vital Kamerhe, Antipas Mbusa Nyamuisi et François Kabulo Mwana Kabulo ont été nommés respectivement, à l’Intérieur et Anciens combattants, à la Défense nationale, à l’Economie nationale, à l’Intégration régionale et Francophonie et aux Sports et Loisirs, annonce La Prospérité.
Félix Tshisekedi a travaillé laborieusement sur la nouvelle liste gouvernementale, selon le quotidien, « pour rester dans les limites, à la fois, des équilibres géo-politiques, du genre et d’alliances politiques face aux objectifs visés et aux défis de l’heure ».
Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge est maintenu en tant que Premier ministre, poursuit le tabloïd, « il va de soi que ce changement, aussi partiel soit-il, puisse lui permettre de rectifier, à coup sûr, les lignes dans la gestion de la Res Publica et de viser encore plus loin, en dépit de difficultés dues au contexte socio-économique, politique, sécuritaire et, surtout, à la nécessité du respect des échéances électorales dont les délais sont incompressibles ».
A travers l’ordonnance présidentielle lue à la télévision nationale (RTNC) dans la nuit de ce jeudi à vendredi 24 mars, note Congo Nouveau, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, « récompense ses fidèles poids lourds ».
L’équipe du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge « comporte désormais en son sein des cadors de l’Union sacrée de la nation, dont Jean-Pierre Bemba Gombo à la Défense nationale, Antipas Mbusa Nyamwisi à l’Intégration régionale, Vital Kamerhe à l’Economie nationale », précisé le journal, avant de livrer la liste complète de ce gouvernement remaniee.
« Visite privée»
Un autre sujet abondamment commenté porte sur la visite de Nicolas Sarkozy les mercredi et jeudi à Kinshasa.
« Alors que plusieurs médias périphériques indiquent que ce voyage avait pour objet de tenter d’ouvrir un canal de discussion entre Paul Kagame et le président congolais, la porte-parole du chef de l’État a précisé, sur tweeter, qu’‘il n’existe aucun projet de médiation dans l’agression rwandaise qui serait confié à Nicolas Sarkozy’», rapporte Le Potentiel.
Quoiqu’il en soit, Nicolas Sarkozy était bel et bien reçu le soir même de son arrivée par le président Tshisekedi. Les deux personnalités ont ensuite dîné ensemble. Il a aussi été reçu, jeudi 23 mars, par le ministre des Finances, Nicolas Kazadi. Rien n’a filtré de ces rencontres, précise le journal.
L’Avenir insiste aussi sur le fait que Sarkozy n’est pas venu à Kinshasa pour amorcer un quelconque dialogue entre Tshisekei et Kagame. Le président français, Emmanuel Macron, a été en visite en RDC le 4 mars, « a évité de frustrer son protégé, me Rwandais Kagame accusé d’agression et d’être à la base de pillage des ressources naturelles de la RDC, de viols et de milliers des morts. Sinon, comment faire de son bourreau un médiateur ? »
Selon le quotidien, tout le monde est d’avis que c’est le France, à travers l’opération Turquoise qui est à la base de l’afflux de réfugiés armés en RDC et qui sont à la base de l’insécurité criante. « La moindre des choses que les Congolais attendent de la France, c’est cette reconnaissance, mieux cette responsabilité dans le drame pour lequel la Rdc se sent abandonnée à son triste sort ».
La visite-éclair de Nicolas Sarkozy n’est que la suite logique que l’on croirait logique dans une démarche où « se bousculent une multitude de propositions de médiations et de bons offices dont aucune n’a débouché sur des résultats probants. De Luanda à Nairobi, en passant par Bujumbura, New York et AddisAbeba, le gouvernement congolais donne l’impression de trop étreindre sans qu’il embrasse en définitive. La diplomatie tous azimuts menée par le pouvoir de Kinshasa porte ses fruits. C’est incontestable. Cependant, la foultitude de partenaires aboutit dans une impasse. Avec cette impression malhabile de naviguer à vue », commente EcoNews.
Le journal conseille aux dirigeants de la RDC de s’inspirer du cas éthiopien. En deux ans de la rébellion des Tigréens, Addis-Abeba a mis fin à la crise sans la moindre intervention de l’Union africaine ou de casques bleus.
Depuis le retrait du privilège accordé au Rwanda dans l'exportation de l'or artisanal en provenance du Kivu qu'il raffinait préalablement, les difficultés de remboursement s'accumulent, explique pour sa part, La Tempête des Tropiques, précisant que « c'est dans la peau d'un avocat d’affaires internationales que Nicolas Sarkozy veut sauver Paul Kagame. Même s'il n'a rien dit de tel ».
Le président rwandais risque de voir le ciel s'abattre encore sur lui. L'autre minerai est en train de lui échapper. La Société minière de Bisunzu (SMB), du député Édouard Muangashushu, est interdite d'exploitation depuis la semaine passée. Le coltan qui y était produit prenait la route de Kigali qui le commercialisait à sa guise, poursuit le quotidien.