Un jeune entrepreneur congolais à Bunia (Ituri), Nicolas Cleays Ali, a monté dans son garage une moto à batterie électrique rechargeable. Cette batterie a une autonomie permettant à l’engin de parcourir jusqu’à 250 kilomètres, avant la recharge. La trentaine révolue, Nicolas Cleays Ali est mécanicien et responsable de l’entreprise Okapi Logistique. Un reporter de Radio Okapi s’est rendu dimanche 5 mars dans ce garage.
Reportage
C’est dans l’atelier mécanique de son garage Okapi Logistique dans la commune de Mbunya à Bunia que Nicolas Claeys a monté cette moto écologique ; car son fonctionnement ne dépend pas des produits pétroliers habituels qui sont polluants.
L’engin est connecté à une batterie électrique rechargeable et peut parcourir jusqu’à 250 kilomètres avec trois personnes dessus, y compris le conducteur.
Ce premier prototype, déjà frappé du logo orange d’Okapi Logistique, roule bien et fait moins de bruit. Son concepteur indique qu’il s’agit encore d’un projet pilote, qui a pour but de réduire la consommation en carburants.
Très fier, Nicolas explique quelques fonctionnalités de cette moto :
« Il y a la conception d’un cadre, qui est comme le châssis de la moto. Cela étant, il y a des pneus, la jante ; on a incorporé un moteur électrique. Et après, la moto fonctionne avec la batterie ».
Entrepreneur dans le secteur des transports, Nicolas Claeys veut exercer son activité en réduisant son impact négatif sur l’environnement.
« Nous, on travaille avec des camions qui consomment beaucoup de carburants. Du fait qu’on travaille dans le secteur de transport, j’ai pensé à la mobilité électrique. J’ai cherché ce qu’on peut introduire comme engin et faire en sorte que ça fonctionne sans carburant », explique-t-il.
La trentaine révolue, ce jeune Congolais a fait ses études de mécanique à Rety, vers Bambu, dans le territoire de Djugu ; avant de devenir en 2008 responsable de l’entreprise Okapi Logistique, une entreprise privée, en transports des marchandises et des personnes. Le garage bien équipé de son entreprise servait jusque-là à la réparation et maintenance du charroi automobile d’Okapi logistique. Mais avec cette première expérience de fabrication de la moto électrique, Nicolas fait de son garage un atelier de fabrication. Il rêve d'en fabriquer en chaine mais aussi d’autres engins roulants moins polluants.
Natif d’un Ituri dévasté par les conflits armés, il veut montrer à l’opinion que cette province" n’a pas que la guerre à vendre. Elle regorge aussi d’atouts et de talents cachés", confie-t-il.
Nicolas Claeys invite à cet effet les jeunes à avoir confiance en eux, à quitter les groupes armés et à travailler ensemble pour leur autonomisation :
« Moi, je suis né dans l’insécurité. Il est vraiment dommage qu’on soit connu juste pour les atrocités, toutes les mauvaises nouvelles... Donc on ne doit pas chercher à gagner la vie très facilement. La vie se gagne en travaillant ».
La moto électrique d’Okapi Logistique est encore à sa phase expérimentale. Avec l’aide de son équipe des mécaniciens expérimentés, son concepteur compte la perfectionner et pouvoir en fabriquer plus pour son entreprise. Il pense s’étendre à d’autres types d'engins roulants pour contribuer tant soit peu à la protection de l'environnement par la réduction de la pollution due à l’utilisation des hydrocarbures. Mais Nicolas Claeys n’aborde pas encore l’aspect commercialisation de ces produits.