Au milieu d’un bosquet de 36 hectares, située au nord-ouest de la ville de Beni (Nord-Kivu), se trouvent les bâtiments qui abritent l’Université chrétienne bilingue du Congo (UCBC). Pour y accéder, les usagers empruntent la route qui part du centre-ville vers l’aéroport de Mavivi. L’université étant située non loin l’aéroport de Mavivi.
L’accès au site universitaire est conditionné par l’accomplissement du protocole sécuritaire.
Une fois à l’intérieur, tout visiteur est accueilli par la devise « être transformé pour transformer ».
Le secrétaire général académique, Bora Uzima, explique la philosophie de cette institution universitaire :
« Nous sommes une université dont l’éducation est basée sur la philosophie chrétienne. Nous sommes aussi une université bilingue. On interagit avec deux langues : le Français et l’Anglais. C’est dans le souci d’internationaliser les compétences de nos étudiants. Notre philosophie passe à travers le slogan : être transformé pour transformer. Ceux qui viennent à l’UCBC, subissent la transformation pour aller transformer aussi la société ».
L’UCBC organise pas moins de 10 filières : notamment les sciences de l’information et de la communication, la théologie, Philosophie, éthique et leadership, sciences économiques et de gestion, Technologies et sciences de l’ingénieur, sciences juridiques, sciences psychologiques et Education.
Une capacité d’accueil plafonnée
Pour le secrétaire général académique, les étudiants qui fréquentent cette université sont accueillis dans des conditions voulues pour une bonne assimilation et un rendement efficace :
« Chez nous, ce n’est pas la pléthore. Nous nous limitons à 50 étudiants par salle de classe. Nous avons des auditoires qui sont bien conditionnés. Les étudiants sont installés dans les meilleures conditions. Nos effectifs jouent souvent entre 400 et 600 étudiants chaque année. Les partenaires avec qui nous travaillons veulent aussi exploiter les fruits de notre université au niveau international. Et ils tiennent à ce qu’ils nous accompagnent avec ces critères, pour que nos produits soient appréciés ».
Lier la théorie à la pratique
Ces étudiants, au-delà des cours théoriques, ont des matériels didactiques qui leur permettent de s’exercer. Des champs d’expérimentation ou un étang peuvent être découverts au sein de cette institution. Mais pas que. On y trouve aussi une porcherie, une chèvrerie et même une station radio. Ce qui rend fier, Bonheur Rwangabora, étudiant inscrit à la faculté des sciences de l’information et de la communication :
« Avec l’UCBC, je suis parvenu à découvrir les talents qui étaient cachés en moi, à travers la qualité de l’enseignement. Comme étudiant en Faculté des sciences de l’information et de la communication, après les cours avec l’enseignant, je passe directement au laboratoire pour mettre en pratique les notions sur le design, le traitement audio, traitement vidéo…j’ai aussi le temps de me documenter à travers la bibliothèque physique et numérique. Ça me permet d’acquérir de nouvelles connaissances ».
L’université met en place le mentorat pour permettre aux apprenants de bénéficier de l’expérience de ceux qui les ont précédés et qui réussissent dans la vie professionnelle, comme le fait remarquer Landrine Mavungu, étudiante inscrite dans la faculté des sciences économiques et de gestion :
« A part l’enseignement, nous avons des séances de mentorat où nous échangeons sur des expériences avec ceux qui nous ont précédés, dans les études, dans la profession. Ils nous apprennent comment marcher. Et dans la vie courante, ça nous aide à défier les problèmes qui peuvent arriver et saisir des opportunités qui peuvent se présenter à nous ».
Les défis
Mais la situation sécuritaire est la contrainte principale à laquelle fait face l’UCBC. Le chef de travaux Bora revient sur l’incidence sécuritaire dans le fonctionnement de cette université :
« Nous sommes affectés, depuis bientôt dix ans, par la situation sécuritaire qui prévaut dans la région. La ville de Beni commence à respirer depuis trois ans. Il y a une amélioration de la sécurité, bien que la sécurité ne soit pas encore là comme la population le souhaite. Néanmoins, elle nous permet de fonctionner et la vie continue à Beni. La sécurité affecte même notre personnel, notamment des étrangers qui travaillent dans les différents secteurs. Quand il y a de mauvaises nouvelles, ils sont rappelés par leurs pays. On avait des étudiants qui venaient de Bunia, Kisangani, Lubumbashi, Kampala, Kenya, qui ne viennent plus. En plus, nous sommes une université privée qui ne bénéficie pas des subsides de l’Etat ».
Néanmoins, l’Université qui a obtenu l’autorisation de fonctionnement en 2006, et qui applique depuis ses débuts le système LMD, envisage d’instaurer déjà, dans la rubrique des projets, le cycle de master dans certaines filières, mais aussi la construction des villas pour les professeurs et des homes pour les étudiants.