Sept déplacés ont été tués ce jeudi 19 janvier par des miliciens de la CODECO, qui ont attaqué ce matin le site de déplacés de Savo dans le territoire de Djugu (Ituri), rapportent les sources locales. Plusieurs blessés ainsi que des dégâts matériels ont été enregistrés importants.
Les miliciens de la CODECO, munis de fusils et d’armes blanches, se sont introduits vers 2 heures du matin au site de Savo, qui héberge environ 30 000 déplacés. Ils ont découpé à la machette sept personnes, dont cinq enfants et une femme, affirment des sources de sécurité.
Ces hommes armés ont également saccagé plus de cinquante maisons et presque tous les déplacés ont fui la nuit pour s’installer au centre commercial de Bule à environ 3 kilomètres.
Les FARDC, qui étaient en sous-effectif à Savo et à Gali, n’ont pas réussi à déjouer cette attaque. Les casques bleus de la MONUSCO basés à Bayo à environ 5 kilomètres sont arrivés après le drame.
Ce qui a suscité la colère de certains habitants, qui ont envahi ce matin la base de la MONUSCO pour exiger son départ.
Les manifestants accusent les FARDC et les forces de la MONUSCO de n’avoir pas prévenu cette nouvelle attaque au site de Savo, où environ 62 déplacés avaient été tués en février 2022.
Pour le moment, un calme précaire s’observe dans la zone. Mais les déplacés sont en débandade, car ils ont peur de regagner le site qui, selon eux, n’est pas protégé.
Les casques bleus limitent les dégâts
En réaction, le chef de bureau de la MONUSCO en Ituri, Karna Soro, indique que l’intervention des casques bleus qui étaient en patrouilles dans la zone a permis de limiter les dégâts au site de Savo dans le territoire de Djugu.
Il précise que la zone d’intervention est vaste et que les forces de la MONUSCO ne peuvent être partout à la fois.
Il dénonce ces exactions de la milice CODECO qu’il qualifie de « crimes contre l’humanité » et qui ne resteront pas impunis.
« La zone est vaste et nos hommes sont en train de patrouiller en permanence pour éviter que les miliciens puissent s’en prendre à la population civile. Mais malheureusement, nous ne pouvons pas être partout à fois. Nous articulons les patrouilles avec les FARDC. Ces gens (miliciens) profitent des moments où les patrouilles se trouvent à une certaine distance pour attaquer le site de Bayo », explique Karna Soro.
« Lorsque nos hommes ont été alertés, ils sont vite revenus sur le site de Bayo. Malheureusement, ces criminels avaient déjà commis leur forfait. La population a suivi notre patrouille à la base », ajoute-t-il.
Il appelle les leaders communautaires de sensibiliser la population et de résister à la manipulation de certains acteurs et rassurer les communautés locales :
« Nous faisons ce que nous pouvons avec les moyens que nous avons. Nous restons persuadés que le travail que nous faisons en ce moment permet de limiter l’ampleur des crimes que ces personnes sont en train de commettre ».
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