Ce dimanche 30 octobre est le deuxième jour de l’occupation de Kiwanja et Rutshuru (Nord-Kivu) par les rebelles du M23. Dans un rassemblement populaire, samedi, les cadres de la rébellion annonçaient l’ouverture des frontières de Bunagana et Kitagoma pour permettre la relance des trafics commerciaux dans la région. Cette décision représente, pour certains cadres locaux, un manque à gagner important pour l’Etat congolais.
Rutshuru-Centre, est le chef-lieu du territoire portant le même nom, et donc le siège des institutions de l’Etat, de l’armée, la police territoriale et la justice civile et militaire.
La cité de Rutshuru est aussi le siège de l’administration coutumière de la chefferie des Bwisha. C’est donc dans cette zone que se prennent toutes les décisions portant sur la destinée de ce territoire stratégique de la province du Nord-Kivu.
Même si Rutshuru-Centre n’est pas un grand pool économique du territoire, il représente, toutefois le noyau de toutes les décisions et coordinations.
La cité de Kiwanja, qui est d’ailleurs le chef-lieu actuel de la commune rurale de Rutshuru, constitue le grand et principal centre commercial du territoire de Rutshuru. C’est à Kiwanja que tous les commerçants grossistes disposent de leurs magasins. C’est là aussi que tous les autres commerçants de Rutshuru-Centre, Rubare, Vitshumbi, et Bwito viennent s’approvisionner en produits manufacturés.
Lorsque les rebelles annoncent l’ouverture du poste frontalier de Bunagana, alors que la route Goma-Rutshuru reste bloquée à la suite des combats vers Rugari, les cadres administratifs de Rutshuru estiment qu’il y aurait un manque à gagner, estimé à des millions de dollars. Pareille situation, selon eux, profiterait au financement de la rébellion du M23, si seulement cette occupation dure longtemps.