Les occupants des habitations construites dans le cimetière de Kinsuka dans la commune de Mont-Ngafula à Kinshasa ont moins d’une semaine pour quitter définitivement ce site. Le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila, leur a lancé cet ultimatum jeudi 13 octobre après une visite sur le terrain.
Gentiny Ngobila s’est dit choqué de constater l’ampleur de la profanation de ce lieu, où les morts étaient censés reposer en paix :
"Ce cimetière est régulièrement fermé depuis 2015 par mon prédécesseur. On ne peut pas encore construire dans ce cimetière parce qu’il n’est pas encore désaffecté par l’autorité urbaine. Donc, c’est un cimetière qui est tout simplement fermé au public. Il faudrait attendre minimum 50 ans que la dernière personne ait été enterré pour désaffecter un cimetière. Tout celui qui a construit sur ce site, ces gens ont pollué cet espace et profané les tombes. Le Kinois a atteint un niveau exponentiel d’inconscience que je n’arrive même pas à comprendre".
La majorité des tombes ont été détruites pour laisser place aux maisonnettes en briques ou en tôles. Et ce travail de profanation se poursuit.
Le gouverneur Ngobila a annoncé, pour mercredi 19 octobre, la démolition de toutes ces constructions, après un travail de délimitation du site par des experts :
''Nous sommes venus ici pour dire à toutes ces personnes que nous leur donnons une semaine. Mercredi prochain nous reviendrons ici avec des engins pour passer à la démolition. La loi nous permet de démolir sur des sites non aedificandi (NDLR: qui ne peut recevoir aucun édifice), et surtout, sur des cimetières. Cette démolition va se faire sans indemnité, comme le prévoit la loi''.
Plusieurs autres démolitions d’habitations ont déjà eu lieu sur ce site, sans que cela ne décourage des vendeurs, de nouveaux acheteurs, bref, les profanateurs.