Tshopo : de nombreux PVV abandonnent leur traitement antirétroviral espérant une guérison spirituelle

Dans la province de la Tshopo, plusieurs dizaines de personnes vivant avec le VIH/Sida (PVV) ont abandonné leur traitement antirétroviral depuis plusieurs mois, espérant obtenir une guérison spirituelle dans leurs églises. Selon le Dr Aloïs Olinda Loku, médecin coordonnateur provincial du Programme national de lutte contre le VIH/Sida (PNLS), cette situation résulte principalement des promesses de guérison miraculeuse faites dans certaines églises, ainsi que du recours à des charlatans, guérisseurs et féticheurs. 

Le Dr Aloïs Olinda précise que ces derniers mois, des dizaines de patients ont cessé de prendre leurs antirétroviraux dans différentes zones de santé. Il rappelle l’importance de la confidentialité pour éviter la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH au sein de la société. Il déplore déjà plusieurs cas de décès liés à l’abandon du traitement et craint que cette tendance n’accélère la propagation du virus dans la communauté.

« Nous avons des églises et des tradipraticiens. Le problème, c’est que les malades se rendent dans ces églises dans lesquelles on leur parle de guérison miracle. Jésus, pour faire le miracle, avait dit : on ne tente pas Dieu. Nous ne sommes pas contre la religion », explique-t-il.

Le médecin rappelle également qu’il n’existe pas de guérison pour le VIH. Lorsqu’un patient interrompt son traitement antirétroviral, le virus continue de se multiplier et de progresser dans l’organisme, mettant ainsi sa vie en danger. Il se dit exaspéré de constater que des dizaines de personnes abandonnent leur traitement, risquant ainsi leur santé.

« Voilà ce que font les gens. Si vous ne prenez pas le traitement, le nombre de globules blancs diminue et le corps n’arrive plus à fabriquer les anticorps. On atteint alors la phase sida, la dernière phase. Lorsqu’ils font des analyses, le test revient négatif parce qu’on recherche les anticorps, mais si on cherche le virus, il est toujours présent, donc le VIH reste positif. C’est ainsi que des personnes continuent de mourir du VIH, à cause de ces croyances », conclut-il.

 

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