La consommation de la Chicha prend de plus en plus de l’ampleur à Kinshasa et dans d’autres grandes villes de la RDC, ont rapporté samedi 17 septembre des sources concordantes. Il s’agit d’une sorte de pipe orientale à long tuyau flexible reliée à un flacon d'eau chaude aromatisée par la liqueur et autres substances. Elle peut être utilisée par trois ou quatre personnes à tour de rôle.
Les jeunes, filles et garçons, fument sans contrôle cette substance dans des boîtes de nuit, bars et bistrots. Pour certains d’entre eux soutiennent que la Chicha est moins dangereuse que la cigarette.
L’Alliance congolaise pour le contrôle de tabac (ACCT), structure de la société civile, tire la sonnette d’alarme sur la commercialisation des appareils de consommation de la Chicha en République démocratique du Congo. Elle estime que cette vente libre est de nature à favoriser la consommation de ce produit.
Selon les chiffres de l’OMS, le monde compte environ 100 millions de consommateurs de la Chicha. Son usage est très répandu en Amérique et au Moyen Orient.
Action du gouvernement
À l’occasion de la journée mondiale sans tabac célébrée le 31 mai dernier, le ministre de la Santé publique, hygiène et prévention, Jean-Jacques Mbungani, avait affirmé que plusieurs actions de santé publique étaient mises en place par le gouvernement afin de limiter la consommation du tabac, notamment de la chicha en RDC.
Il a avait cité notamment l’accélération de la signature de l’arrêté interministériel portant fixation de taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du ministère de la santé dans le domaine de la toxicomanie sur les produits du tabac et de ses dérivés en RDC ; l’accélération de l’adoption d’une loi autorisant la ratification du Protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac ; et l’installation des espaces Non-Fumeurs sur toute l’étendue de la République.
Cependant, la lutte contre ce tabac patine en République démocratique du Congo.
Méfaits du tabagisme passif
En RDC, la vente du tabac, cigarette ou chicha est légale. Au moins un jeune sur trois la fume.
Malgré les efforts que déploie le gouvernement par le biais de l’Organisation mondiale de la santé contre le tabagisme, les politiques de santé ne semblent pas toujours efficaces pour la lutte contre le tabagisme.
Pourtant, selon plusieurs études des organismes internationaux, beaucoup des personnes à travers le monde meurent des maladies dues à l’inhalation de la fumée des autres.
Fumer implique aussi la santé de son entourage c’est-à-dire celui que l’on côtoie tous les jours ; que ça soit dans la maison, au travail ou dans les lieux publics.
Selon les études menées par un groupe de médecins toxicologues congolais, lorsqu’une personne absorbe de la fumée de cigarette ou de la chicha, elle est exposée à un cocktail de plus quatre mille substances chimiques dont plus de soixante-dix sont cancérogènes.
Le tabagisme passif provoque une altération de la fonction respiratoire, en aggravant les probabilités de voir survenir un asthme ou une bronchite chronique et peut entraîner la mort. Il augmente le nombre des accidents coronariens. Pour les femmes enceintes, il affaiblit le poids de naissance et entraîne la mort subite du nourrisson.