RDC : des mesures interdisant la vente des fournitures scolaires dans les écoles ne sont pas respectées dans certaines provinces

Les responsables du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique avaient pris certaines mesures interdisant la vente des fournitures scolaires dans les écoles. Mais ces mesures ne sont pas respectées dans certains coins de la République, constatent les reporters de Radio Okapi. 

Certains parents de Bukavu dans la province du Sud-kivu, par exemple, désapprouvent la vente des fournitures et uniformes  scolaires par les écoles elles-mêmes et demandent au ministre provincial de l’EPST de faire respecter sa propre mesure interdisant aux gestionnaires d’écoles de transformer les milieux éducatifs en marchés de vente d’objets scolaires, souvent aux prix très élevés.   

Un journal de classe qui coute 1500 Francs congolais (0,75 USD) sur le marché, se négocie autour de 4000 (2 USD) ou 5000 Francs congolais (2,5 USD) dans des écoles. 

Le tissu d’uniforme vendu à 5 USD par les commerçants, revient  à 20 ou 25 USD lorsqu’il est acheté à l’école. 

Germain Sewanda, parent d’un élève, sollicite l’implication de l’autorité de tutelle : 

« Nous avons acheté le journal de classe  où il y a des logos de l’institution même les uniformes. Ici par exemple on achète le journal de classe à 2,5 USD. Ce qui fait 5000 Francs congolais. Mais je pense que ailleurs ça doit être moins cher par rapport à ça ». 

La ministre provinciale de l’Enseignement primaire et secondaire du Sud-Kivu, Géneviève Mizumbi, réitère sa détermination de supprimer la vente d’objets scolaires dans des écoles : 

« Que les parents dénoncent  avec des cas précis,  ils ne peuvent pas se limiter seulement à se lamenter. On ne peut pas généraliser. S’il y a des cas isolés nous allons prendre des sanctions idoines ». 

Jacques Cirimwami, délégué syndical des enseignants au Sud-Kivu pense que la décision ministérielle a été annoncée avec retard et que par conséquent elle a moins de chance de réussir. 

 Des chefs d’établissement suspendus à Lubumbashi 

Les chefs d'établissements scolaires de Lubumbashi qui ne respectent pas le principe de la gratuité de l'enseignement sont dans les collimateurs des autorités éducationnelles de la province. Certains ont déjà été frappés par des sanctions administratives.  

Des responsables de deux grandes écoles conventionnées catholiques qui vendaient obligatoirement certains effets scolaires ont été suspendus, indique l'inspecteur provincial principal Grégoire  Muka :  

« Il y a des mesures de suspension qui frappent bon nombres de chefs d’établissements. Ces mesures ont été prises par les chefs de sous-division. Nous allons entériner ces mesures-là parce qu’elles sont salvatrices pour les parents.  Il y a des écoles qui demandent 40 USD pour acquisition des bancs, d’autres exigent les tenues de gymnastique moyennant 35 000 Francs congolais. J’ai exigé que ces frais soient remboursés ».  

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