La population de Kinshasa devrait porter les masques pendant la saison sèche, a recommandé dimanche 17 juillet, le directeur de l’Ecole doctorale de télédétection du climat de l’Université pédagogique nationale (UPN), Pr Albert Kabasele. Dans une interview accordée à Radio Okapi, il indique que la qualité de l’air est polluée par des nanoparticules fines, en cette période.
Selon lui, le port des masques va filtrer l’air qui ne passe pas les narines, afin d’éviter notamment les maladies pulmonaires.
« Nous demandons à la population qui ne doit pas paniquer de porter des masques pas contre la COVID-19, pour filtrer l’air, parce que ça passe par nos narines. Cet air n’est pas de bonne qualité. Il faut aussi être dans des endroits propres où il n’y a pas assez de vent. Soit dans des endroits fermés. Autre conseil : boire beaucoup d’eau, surtout boire de l’eau tiède et se couvrir », a poursuivi Pr Albert Kabasele.
D'après le monitoring de l'Ecole doctorale de télédétection du climat de l'Université pédagogique nationale, la pollution de l’air en cette saison sèche a de loin dépassé les normes recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« Nous avons cartographié la qualité de l’air sur toute la ville de Kinshasa et des endroits où la qualité de l’air n’est pas de bon augure, c’est autour de l’UPN, au tour de Rond-point Ngaba et sur la route de l’aéroport, le marché central jusqu’à Gambela, et du côté de Carrigrès aussi. Voilà les lieux où la qualité de l’air est très perturbée mais c’est sur toute la ville de Kinshasa, nous dépassons la masse volumique de 140 microns grammes par mètre cube. C’est du jamais vu », s’est étonné Pr Kabasele.
Avec cette masse volumique de l'air supérieure à 10 mètres cubes (moyenne normale de la qualité de l'air), il prévient qu’il y aura beaucoup de personnes enrhumées et avec des fièvres dans la ville de Kinshasa. « Mais ça va passer », assure-t-il.
Selon Wikipédia, la masse volumique de l'air caractérise la masse d'air qui est contenue dans un mètre cube. Elle se mesure en kilogrammes par mètre cube (kg/m3). A une altitude donnée, l'air subit une pression induite par la masse de la colonne d'air située au-dessus. La masse volumique de l'air est plus importante au niveau de la mer (1,225 kg/m3 à 15 °C) et décroît avec l'altitude.
L’OMS estime que, chaque année, des millions de décès sont dus aux effets de la pollution atmosphérique, principalement à des maladies non transmissibles. L’air pur devrait être un droit humain fondamental et une condition nécessaire à la santé et à la productivité des sociétés.
En 2019, 99 % de la population mondiale vivaient dans des endroits où les seuils préconisés dans les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air n’étaient pas respectés.
En 2016, on estimait à 4,2 millions le nombre de décès prématurés provoqués par la pollution de l’air ambiant (extérieur) dans les villes et les zones rurales étant donné le monde.