Des représentants de différentes associations des jeunes de Butembo (Nord-Kivu), y compris des groupes de pression et mouvements citoyens ont débattu lundi 27 juin sur le thème :« Comment réprimer l’infraction de torture dans la région de Butembo-Beni sous état de siège ? ».
Plusieurs personnes sont régulièrement victimes des actes de torture, mais ne savent comment procéder pour les dénoncer en justice. C’est ainsi que Billy Saghasa, orateur du jour et un chercheur en droit, explique :
« Nous avons démontré que la torture est non seulement physique, elle peut être aussi mentale, mais il y a la difficulté de la preuve, c’est comme ça que la répression pose exactement un problème, parce que lorsque vous saisissez la justice et que vous n’avez pas des moyens de preuve. Ça pose un sérieux problème. »
Que ça soit par exemple un enseignant qui fouette les enfants à l’école, là il n’y a pas torture, poursuit-il, « mais il y a coups et blessures volontaires, que ça soit un parent à la maison qui fouette l’enfant pour obtenir des informations, il n’y a pas torture, mais quand il s’agit d’une autorité publique établie qui use de son pouvoir, là il y a torture, même traitement inhumain dégradant. »
Melka Kamundi, un militant du mouvement citoyen LUCHA, temoigne avoir été plusieurs fois victime des actes de torture. Il se dit désormais informé sur comment se comporter :
« J’ai déjà été victime de ça, pas une seule fois, maintes fois, par les agents de l’ordre, quand nous faisons nos différentes manifestations. Et donc, ce sont des choses qui se déroulent ici dans la ville de Butembo par différentes autorités qui nous infligent des fouets, matin, midi… »
Pour réprimer cette infraction, l’orateur demande aux organisations de défense de droits de l’homme et à la MONUSCO de renforcer leur système de surveillance dans des cachots et maisons d’arrêt, en vue de réunir les éléments de preuve susceptibles de rétablir les victimes dans leurs droits.