La société civile de Kamandi dans le sud du territoire de Lubero a alerté ce mercredi 20 avril les autorités sur la multiplication des cas de malnutrition ces derniers jours, sur la côte Ouest du lac Edouard, dans la zone de santé de Kayina.
Selon cette structure citoyenne, cette situation est due à la carence de produits agricoles dont les prix ont pris de l’ascenseur depuis quelques semaines. La cause serait le non-accès des agriculteurs dans la région de Ndwali, où ils seraient poursuivis par les écogardes et où persiste aussi l’activisme des groupes armés.
Des sources de la société civile dans la région rapporte que la malnutrition s’accentue dans la partie sud du territoire, principalement dans la région de Kamandi.
Les victimes sont des femmes et des enfants déplacés de guerre et sinistrés des catastrophes naturelles.
D’autres sources affirment que les agriculteurs de la région, notamment ceux de la zone de Ndwali, sont aussi arrêtés dans leurs champs par les écogardes qui les accusent de violer les limites du parc.
Dans d’autres entités, les agriculteurs sont aussi confrontés aux groupes armés, qui les obligent à payer des taxes pour accéder à leurs champs. Cette situation occasionne la montée vertigineuse des prix de produits vivriers, devenus rares.
"Quand les gens (les agriculteurs) étaient à Ndwali, quand même la nourriture était abondante, mais quand on a chassé les gens, ils sont montés dans des montagnes là où ils devaient encore se ravitailler en nourriture’, a déclaré Sami Sakumi, président de la société civile de Kamandi.
Selon lui, il y a aussi les groupes armés, « il y a un groupe des Mai-Mai qui est en train de taxer aux gens de l’argent, directement les gens ont peur d’aller récupérer de la nourriture. Et il y a même les équipes de relais communautaire qui sont en train de circuler dans les villages en train d’enregistrer les enfants et les mamans qui souffrent de malnutrition. L’équipe là a commencé ce travail depuis ce mardi, mais ceux qui sont affectés ce sont les mamans enceintes et les enfants, mais aussi les mamans qui allaitent les bébés. »
Cette recrudescence des cas de malnutrition est confirmée par le médecin chef de zone de Kayina, Aloys Maliyabwana, qui indique que cette situation est devenue presque générale dans le sud de Lubero.
D’après lui, des partenaires de santé sont à pied d’œuvre pour la prise en charge de certains cas.
Il appelle également les autorités compétentes à éradiquer l’activisme des miliciens Maï-Maï dans la zone. A ce sujet, les autorités militaires de leur côté disent « prendre des dispositions », sans autres précisions.