"Le phénomène des discours de haine s’est aggravé en RDC dans un contexte d’une relative impunité", a déploré jeudi 24 mars à Kinshasa, la Cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, au cours de la présentation du rapport final de l’atelier sur les stratégies de lutte contre les discours de haine tenu en septembre 2021.
Cet atelier a été organisé conjointement par l’UNESCO, le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme (BCNDH), la MONUSCO et le Bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale.
La situation en RDC est préoccupante en ce qui concerne la dynamique liée aux discours de haine, a fait observer Bintou Keita. Pour la Cheffe de la MONUSCO, la bouche, les écrits et les paroles sont très dangereux et détruisent.
La situation est d’autant plus inquiétante que, selon elle, le phénomène se passe dans un contexte d’impunité généralisé :
« La tolérance, l’absence d’action et l’absence de suivi de la loi pour les sanctions qui devraient être prises nous mettent dans un environnement très difficile. »
Tous les médiums y contribuent et sont largement utilisés : réseaux sociaux, médias en ligne et médias classiques, avec des conséquences souvent désastreuses :
« Et là, on se rend compte que ça continue de croître et que cela a des conséquences très néfastes sur la sécurité, l’intégrité physique et voire, assez souvent, même la vie des Congolais. »
Bintou Keita constate également qu’il existe toute une dynamique des Congolais de la diaspora qui contribuent largement au phénomène. D’où son appel à la répression :
« C’est le lieu pour moi d’inviter les autorités congolaises avec l’accompagnement de tous les partenaires à poursuivre les efforts pour lutter contre l’impunité des tels actes, en traduisant les auteurs devant les juridictions appropriées, qu’ils se trouvent ou non sur le territoire congolais. »
Au nombre des principales causes du discours de haine, le rapport de l’atelier sur les stratégies de lutte contre les discours de haine en RDC épingle aussi la politique de la territoriale des originaires et la compétition politique.