Violation de l’accord cadre d’Addis-Abeba : la société civile invite la RDC à se retirer de la CIRGL

La société civile du Nord-Kivu exige que la RDC exprime son ras-le-bol devant ses voisins sur les actes de violations flagrantes de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, dont elle est souvent victime ou qu’elle décide carrément de se retirer de la CIRGL. Elle a formulé cette demande mardi 22 février, à l’ouverture des travaux préparatoires de la Xe rencontre des Chefs d'Etats et chefs de gouvernements des pays signataires de l'accord cadre d'Addis Abeba. Ces assises doivent se dérouler jeudi 25 février à Kinshasa. 

La rencontre de ce jour réunit les ministres des Affaires Etrangères ou leurs délégués, à l’Hôtel du gouvernement. 

« 9 ans après la signature de l’accord, la population devrait bénéficier des dividendes de ces engagements. Entre autres, ne pas assister un groupe armé, déstabiliser un autre Etat. Mais, nous constatons que le M23 bénéficie de l’appui du Rwanda et de l’Ouganda. Les indicateurs montrent que cet accord a contribué à ramener la paix, on ne devrait plus revoir le M23. Comment le M23 surgit et se retrouve dans des positions qu’on ne pouvait pas imaginer ! Celui qui gère aujourd’hui la commission de démobilisation, il est issu du M23 », déplore Etienne Kambale, le responsable de la thématique Bonne gouvernance au sein de la société civile du Nord-Kivu. 

Sa structure demande aux autorités congolaises la réévaluation de l’accord-cadre d’Addis-Abeba au regard des « défis sécuritaires » qui secouent encore l’Est de la RDC. 

Ce sont notamment les incursions récurrentes des rebelles du M23 et des armées régulières qui insécurisent les populations congolaises dans les territoires de Rutshuru, Beni et Masisi en provenance notamment des pays voisins. 

« Pourquoi le M23 ne peut pas déposer les armes ? Puis que, c’est un outil des Etats de la région pour mettre à genou nos institutions. Et comme nos institutions ne peuvent pas le dire, nous, au nom de la population, nous alertons nos autorités de taper sur la table. C’est inacceptable ! tous les accords qui sont en train d’être signés sont faits au nom de la population. Et nous, la population nous a mandaté de dire que, cet accord constitue pour nous un indicateur nous montrant s’il y a des avancées ou pas », a martelé Etienne Kambale. 

Des avancées 

Mais pour Guillaume Mandjolo, ministre de la Coopération régionale de la RDC, son pays se réjouit à ce stade des avancées obtenues dans la « mise en œuvre de l'accord cadre d'Addis Abeba », qui totalise neuf ans ce 22 février. 

Parmi les avancées, il parle notamment du renforcement par la RDC de la lutte contre les groupes armés sur son territoire ainsi que la volonté affichée d'encourager les projets de développement en faveur des populations. 

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