Plus de 97% des établissements sanitaires, privés de soins et d'officines pharmaceutiques, fonctionnent dans l’irrégularité au Nord-Kivu. Ce constat résulte du diagnostic de l’inspection provinciale de la santé du Nord-Kivu en 2021. Pour remédier à cette situation, l’inspection provinciale, organe de contrôle, a lancé une campagne de sensibilisation auprès des tenanciers de ces structures pour se mettre en ordre d'ici trois mois.
D’après le médecin inspecteur provincial du Nord-Kivu, Israël Kyembwa, pour la ville de Goma, sur les 196 structures sanitaires privées existantes, six seulement sont en ordre avec les documents. Il renseigne que ce chiffre représente 96% des structures qui fonctionnent de façon irrégulière. Pour les officines pharmaceutiques, en particulier, il précise que c’est seulement entre quatre et six qui sont en règle sur plus de cent contrôlées. Dr. Israel Kyembwa signale que cette situation constitue un manque à gagner pour l’Etat congolais :
« Pour un échantillon de 96 formations sanitaires, on a constaté qu’il y a 99% de ces structures qui n’ont pas d’autorisation d’ouverture. Ce qui avait constitué un manque à gagner de plus de 200 000 $ auprès de l’Etat Congolais. »
D’après lui, certaines ne détiennent même pas d’autorisation pour fonctionner
« Il y avait aussi parmi ces structures, 57% qui détenaient les avis d’implantation émis par la zone de santé. Ce qui est une aberration par rapport à la loi. En plus de cela, il y avait certaines structures qui n’ont que des autorisations provinciales dépassées. Et d’autres par ailleurs, ne détenaient que des documents de l’environnement et autres services, sans aucun document de la santé ».
En vue d’assainir ce secteur, un moratoire de trois mois est accordé à ces structures par l’inspection provinciale de la santé du Nord-Kivu pour se conformer à la loi.