Après plus de cinq mois de grève, les infirmiers et les administratifs dans le secteur de santé ont repris du service lundi 24 janvier dans la ville de Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, comme dans d’autres provinces. Pour Lubumbashi, l’annonce a été faite par le coordonnateur provincial du banc syndical dans le secteur de la santé, Dieudonné Auka.
Selon lui, la grève a été suspendue mais non levée et elle pourra reprendre toutes les fois que le gouvernement manifestera « la mauvaise foi dans l’exécution des accords passés. »
« Nous suspendons la grève tout en observant la bonne volonté du gouvernement pour les accords qui ont été signés. S’il parvient à se comporter de mauvaise foi, nous allons reprendre et ça sera catastrophique. Nous fermerons les hôpitaux, nous allons fermer les morgues, nous allons fermer le grand labo et tout », a expliqué Dieudonné Auka.
Il a appelé tout le personnel non-médecin à regagner le poste de travail.
« L’exécution des accords, c’est à partir de ce mois de janvier. Ça peut intervenir avec un léger retard, peu importe mais il faut qu’il tienne à ce protocole d’accord. Les gens qui sont concernés en dehors des médecins sont les administratifs, les infirmiers ainsi de suite », a ajouté M. Auka.
La grève levée à Butembo
A Butembo, les infirmiers et administratifs du secteur public de la santé ont aussi repris leurs activités.
L’accord qu’ont signé les deux parties prévoit l’alignement effectif des professionnels de la santé à la prime de risque et le réajustement de l'enveloppe salariale.
D’après Mathe Maneno, communicateur de l’intersyndicale de la santé, pool de Butembo, ils sont satisfaits, parce que le gouvernement congolais s’est engagé à respecter le cahier des charges des grévistes.
« Bien sûr c’est une satisfaction mais c’est sur papier. Si le gouvernement s’y mettait en ce mois de janvier il faut qu’on ait quand même certains camarades qui vont réapparaitre sur la prime de risque et salaire. Le papier ici qu’on nous a amené c’est déjà un acquis mais l’essentiel il faut aussi qu’on nous envoie aussi le papier où on écrit francs congolais soit un papier sur lequel on écrit dollar », a-t-il affirmé.
Mais même si cette grève a perduré, les grévistes ont fait des concessions, certaines structures sanitaires ayant repris les vaccinations de routine suspendues, pour permettre aux enfants de se faire vacciner, a fait savoir Godefroid Kambale, infirmier titulaire du centre de santé Makasi.
Selon lui, les infirmiers ne voulaient pas que les enfants soient sacrifiés :
« Nous savons que l’enfant n’y est pour rien et malheureusement c’est lui qui a reçu le premier coup de la grève pour ne pas surtout recevoir ce droit qui est la vaccination. C’est pourquoi nous sommes revenus à notre décision de les vacciner. »
Cependant, ces prestataires de la santé rapportent que plusieurs enfants ne sont pas encore vaccinés contre la tuberculose depuis le lancement de la grève, faute de stock.
Radio Okapi n’a pas réussi à avoir la réaction du médecin chef du programme élargi de la vaccination (PEV) Grand Nord-Kivu face à cette situation de manque de vaccin contre la tuberculose.