Une forte délégation, composée d'anciens seigneurs de guerre de l'Ituri et de certains acteurs politiques, est arrivée mardi 29 décembre à Bunia en provenance de Kinshasa. Elle y est dépêchée par le chef de l’Etat pour sensibiliser les leaders des groupes armés à déposer les armes pour la restauration de la paix dans cette province. Certains fils de l’Ituri saluent cette initiative, car l’option militaire a démontré ses limites. D’autres pensent que le gouvernement doit combiner cette démarche avec le processus de désarmement et démobilisation communautaire pour sa réussite.
Cette délégation, dénommée "TASK Force", est conduite par Thomas Lubanga, ancien chef de la milice Union des patriotes congolais (UPC), devenue parti politique. Cette structure est composée d’une vingtaine de membres, dont les anciens seigneurs de guerre Floribert Ndjabu et Germain Katanga et certains acteurs politiques originaires de l’Ituri.
L’objectif de leur mission est principalement de sensibiliser les leaders de différents groupes armés, dont la CODECO, la Force patriotique et intégrationniste du CONGO (FPIC) à adhérer au processus de paix.
Cette délégation a été accueillie avec faste par des milliers d’habitants, venus de différentes localités dans les territoires d’Irumu et de Djugu. La majorité de la population salue cette initiative du chef de l’Etat pour la recherche de la paix en Ituri, estimant que l’option militaire à elle seule ne suffit pas pour pacifier l’Ituri.
Selon ces habitants, le gouvernement doit au même moment lancer le programme de désarmement et démobilisation communautaire pour permettre le cantonnement des miliciens, qui acceptent de déposer les armes. Sans cela, pensent-ils, cette démarche va aboutir à un échec.
D’autres, en revanche, restent sceptiques car la mission de la première délégation des seigneurs de guerre, envoyée toujours par le président de la République, n’a pas produit des résultats escomptés.