L’université de Kisangani dans la province de la Tshopo, a procédé mardi 30 novembre à une double cérémonie solennelle ; celle de la proclamation des résultats et de collation des grades académiques aux lauréats de la première session ainsi que de la clôture de l’année académique 2020-2021. La particularité de cette cérémonie est l’obtention du diplôme de licence en pédagogie par une personne sourde-muette, une première pour cette université.
Sarah Pelieng Woot, âgée d’une vingtaine d’années, a été proclamée licenciée en pédagogie à la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation.
Dans ses propos traduits par une professeure de cette faculté, elle a déclaré que la surdité n’est pas une incapacité et que les personnes vivant avec ce handicap sont aptes à l’éducation.
Sarah Pelieng a plaidé pour mettre fin à la discrimination des personnes vivant avec handicap dans les milieux scolaires et académiques. Pour prouver davantage ses aptitudes intellectuelles, elle a sollicité l’autorisation des responsables académiques de l’UNIKIS pour qu’elle poursuive les études de 3e cycle. L’introduction des langues de signes en faveur des sourds-muets et l’écriture braille pour les aveugles dans le système d’enseignement à l’ESU, fait également partie de son plaidoyer.
Dans son discours de politique générale, le recteur de l’université de Kisangani, le professeur Benoit Dhedha Djailo a révélé deux innovations importantes qu’il compte introduire au cours de l’année académique 2021-2022. Il s’agit d’une part, de l’évaluation des étudiants sous anonymat, et d’autre part, l’évaluation des enseignants par les étudiants.
Ces innovations sont une première dans l’histoire de l’Université de Kisangani depuis sa création en 1963.
