Le Réseau pour les droits de l’homme (REDHO) a alerté, mardi 9 novembre à Butembo, les autorités sur l’irrégularité de la détention de plusieurs personnes à la prison centrale de Lubero (Nord-Kivu) depuis l’instauration de l’état de siège ainsi que leurs mauvaises conditions de vie dans cette maison carcérale.
Dans un rapport de monitoring rendu public mardi à Butembo, le REDHO fait savoir que les dossiers de ces détenus ne sont pas instruits au parquet, faute de magistrats militaires dans cette zone.
Cette organisation dit avoir répertorié trente-quatre détenus, parmi lesquels quatre mineurs, dont les dossiers trainent aux parquets civils qui ne sont pas autorisés d’instruire du fait de la proclamation de l’état de siège.
"Dans le territoire de Lubero, il n'y a aucun magistrat militaire, que ça soit au niveau des tribunaux que même des parquets militaires, les détenus à la prison de Lubero sont dans l’irrégularité à part les cinq condamnés. Une préoccupation par rapport à la restauration, le cas que nous avons trouvé à Lubero est que la petite somme qu’on avait envoyée avant s’est épuisée il y a plus d’un mois. Tous ce mois-ci, les détenus vivent c’est par grâce, par le don des personnes de bonne volonté, il y en a quelques religieux qui mobilisent les chrétiens à secourir les détenus", a indiqué le coordonnateur de REDHO, Muhindo Wasivinywa.
Il déplore ainsi les conditions de vie de ces détenus à la prison centrale de Lubero :
" Notre souci était que si le gouvernement pouvait aussi augmenter tant soit peu l’enveloppe qu’il a toujours débloquée pour nourrir les détenus. L’autre difficulté est que, au niveau de la prison de Lubero, il y a justement un personnel soignant, un médecin et deux infirmiers. Mais, malheureusement, ils sont sans médicaments, et pourtant il y a des détenus qui sont de fois malades".
Dans le même rapport, le REDHO félicite la MONUSCO qui est en train de réhabiliter cette prison, en construisant notamment un bâtiment pouvant abriter des cellules pour les femmes.
