« Nous avions eu peur et nous étions en colère », raconte le premier vice-président de l’association des vétérans suédois de l'ONU au Congo, Bengt Wicksén, qui relate le sentiment qui a animé les Casques bleus de l’ONU en 1961, lors de l’annonce du crash de l’avion de Dag Hammarskjöld, deuxième secrétaire général des Nations unies. Dans son témoignage, samedi 18 septembre, à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire de Dag à Ndola (Zambie), il pense que ce n’était pas un accident. « Nous pensions que quelqu’un aurait attenté à l’avion », relate-t-il.
Dans son récit, il affirme que la mort de Dag Hammarskjöld a bouleversé les troupes de l’ONU basées à Kitona.
« Nous avons patrouillé. Nous étions avec quelques militaires et avec notre armement comme on avait peur pendant une semaine. Mon sentiment est de Dag Hammarskjöld était notre sécurité », poursuit M. Wicksén.
Il se remémore du 18 septembre 1961 : « Nous revenions d’un entrainement dans la jungle. Ce soir-là, nous étions en train de transpirer, on était affamé et fatigué. On nous a reçu avec la nouvelle selon laquelle l’avion de Dag Hammarskjöld s’est écrasé à Ndola. »
Vous pouvez suivre le témoignage de Bengt Wicksén dans cet extrait sonore en Anglais.
Dag Hammarskjöld est décédé le 18 septembre 1961, avec 15 autres personnes dans le crash de son avion l'Albertina.
Le secrétaire général de l'ONU devait rencontrer le président du Katanga, la province de la RDC, qui avait proclamé son indépendance en 1960. Dag Hammarskjöld s'était fixé comme objectif de mettre fin à la guerre civile et avait envoyé des Casques bleus.
A la suite d'un échec militaire, il souhaitait négocier directement un accord de paix avec le président sécessionniste, Moïse Tshombé.
Une stèle en sa mémoire à Ndola
60 ans après, une stèle de Dag Hammarskjöld a été érigée samedi 18 septembre, dans la forêt où son corps a été retrouvé. Quelques personnes interrogées à Ndola ne connaissent pas son histoire.
Cependant des élèves des écoles de Ndola connaissent l’histoire du deuxième Secrétaire général de l’ONU.
« Oui, je connais Dag », reconnait Suzanne Nsambu, écolière. Historienne, elle affirme avoir beaucoup appris sur la personne de M. Hammarskjöld.
« Il est un bel exemple pour les Casques Bleus de maintien de la paix. Il a dédié sa vie pour la promotion de la paix dans le monde », affirme Suzanne Nsambu.
Suivez son témoignage dans cet extrait sonore (en anglais)
Tous les élèves interrogés s’en tiennent à la version officielle de la disparition de Dag Hammarskjöld : il est mort dans un crash d’avion.
Site mémoriel
A Ndola, les autorités zambiennes ont transformé la forêt où a eu lieu le crash en un site touristique. En dehors de la stèle, des photos de sa vie y sont exposées. Et une plaque est placée sur le lieu où son corps a été retrouvé.
« Cet endroit est un mémoriel où il est mort pour rappeler la mémoire du Casque Bleu de l’ONU et nous rappeler aussi que nous devrions nous tenir pour la paix avec courage comme Dag l’a fait. C’est un rappel de sa mission », renchérit Christelle Kafwilo.
Suivez son récit dans cet extrait sonore en anglais :
Présente à la cérémonie de la commémoration du 60e anniversaire de la mort de Dag Hammarskjöld, Mme Bintou Keita a salué son combat et son engagement. La Représente spéciale du Secrétaire général de l’ONU rappelle que le 2e SG de l’ONU est mort pour la recherche de la paix en RD Congo.