Les attaques perpétrées contre des civils par des groupes armés se sont poursuivies dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu en proie aux conflits dans l’est de la République démocratique du Congo, depuis que le gouvernement a imposé l’état de siège en mai 2021, a déclaré Human Rights Watch (HRW) sur son site.
Selon les données recueillies par le Baromètre sécuritaire du Kivu, une initiative conjointe de Human Rights Watch et du Groupe d’étude sur le Congo, depuis l’entrée en vigueur de l’état de siège le 6 mai jusqu’au 10 septembre, divers groupes armés – dont certains restent non-identifiés – ont tué au moins 672 civils et les forces de sécurité congolaises ont tué 67 autres civils, dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
L’un de nombreux massacres perpétrés en août, poursuit HRW, met en évidence l’insécurité persistante dans la région et l’insuffisance de la réponse militaire.
Le 2 août, les Forces démocratiques alliées (Allied Democratic Forces, ADF), un groupe armé islamiste dirigé par des Ougandais, auraient tué au moins 16 civils, dont deux femmes, dans le village d’Idohu, situé dans la province de l’Ituri. Une douzaine de soldats de l’armée congolaise se trouvaient dans le village et d’autres étaient stationnés dans un camp militaire à proximité, mais ils n’ont pas empêché l’attaque.
D’autres groupes armés et certains éléments de l’armée nationale congolaise ont également été impliqués dans des attaques dans la région.
« Si le gouvernement congolais reconnaît la nécessité de sécuriser davantage les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, l’imposition de l’état de siège n’a pas permis d’y parvenir », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal sur la RD Congo à Human Rights Watch.
« Bien que le gouvernement s’efforce de dépeindre ses actions en succès militaires, bon nombre d’habitants de l’est de la RD Congo vivent toujours dans la peur constante du prochain massacre », poursuit-il.
Pour lui, « le président Tshisekedi devrait recentrer l’attention sur la protection des civils et une surveillance plus stricte des militaires dans l’est de la RD Congo pour épargner de nouvelles atrocités aux communautés qui souffrent depuis longtemps ».