Des voix s’élèvent pour dénoncer l’érection de plusieurs nouvelles barrières par des militaires FARDC dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu.
Selon des défenseurs de droits de l’homme et acteurs de la société civile dans la région, ces militaires demandent au moins 500 FC (0.25 USD) à chaque conducteur de moto et un montant forfaitaire aux conducteurs des véhicules.
La barrière qui pose le plus de problème est celle de Kasiti dans la chefferie de Bamate. Là, tout conducteur de moto est tenu de payer 500 FC (0.25 USD), alors que le montant pour les véhicules varie selon l’humeur des militaires, rapporte Hilaire Kanakwa, président de la société civile dans la zone.
La même situation s’observe à Mambasa, une autre entité de la chefferie de Bamate. Ici, le conducteur qui ne paye pas la somme exigée est soit retardé pour son voyage, soit mis au cachot, rapportent des sources locales.
D’autres barrières sont érigées à Mapera, Miriki et Kataro dans la partie Sud de Lubero, renseigne un défenseur local des droits de l’homme. A cela s’ajoute de nouveaux frais allant de 500 à 5 000 FC (0.25 à 2.5 USD), à payer au niveau des anciennes barrières de péage route, telle que celle de la commune rurale de Lubero.
Les acteurs de la société civile de Lubero appellent ainsi les autorités compétentes à s’impliquer, afin d’éradiquer ce phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur, depuis l’effectivité de l’état de siège.
Contacté à ce sujet, l’administrateur du territoire, le Colonel Donat Ndonda Mandonga, dit n’avoir mandaté aucun militaire à rançonner la population au nom de l’état de siège.
Il souligne toutefois que son administration a instauré depuis peu, une taxe dénommée taxe de « stationnement » au niveau des barrières de péage route déjà existant.
Il s’agit d’une somme de 500 FC (0.25 USD) payée par des conducteurs de moto, précise-t-il.
Une taxe que conteste formellement l’élu de Lubero et Vice-président de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu, Jean-Paul Lumbulumbu.
Pour lui, on ne peut pas faire payer une taxe de stationnement, dans un endroit où l’état ne dispose pas d’un parking officiel aménagé.