Les violences sexuelles faites aux femmes, tout comme les massacres continuent à être enregistrés sur l’ensemble de la RDC. Cependant, l’implication de l’Etat congolais reste encore faible pour protéger les victimes, a déploré le docteur Denis Mukwege, le mercredi 2 juin, à Bukavu au Sud-Kivu.
Au cours d’une journée parlementaire devant les députés provinciaux du Sud-Kivu, le Prix Nobel de la paix a présenté l’« évolution de l’état des violences sexuelles » en RDC, son niveau d’intervention sur les victimes et le niveau d’implication de l’Etat congolais dans la lutte.
Jack Kamanda Amani, le rapporteur de l’assemblée provinciale du Sud-Kivu, reconnait la faible participation de l’Etat congolais dans la lutte contre certains crimes :
« Nous avons vu avec la présentation du Prix Nobel le niveau de gravité des violences sexuelles que nous enregistrons chaque jour au Sud-Kivu et au pays. Et à l’assemblée provinciale, nous avons constaté franchement une faible implication de l’Etat congolais. Et qu’il serait important que l’Etat congolais capitalise les interventions du Prix Nobel de la paix par rapport aux victimes, par rapport aux femmes qui deviennent de plus en plus victimes ».
Sur base de cette présentation, il dit avoir compris qu’il y a vraiment un problème de l’engament de l’Etat congolais pour sécuriser le peuple et pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Jack Kamanda Amani interpelle alors le gouvernement pour assurer ses responsabilités :
« Nous pensons que l’Etat doit encore prendre un engagement ferme pour sécuriser les femmes afin qu’elles ne soient plus exposées aux violences sexuelles. L’Etat doit prendre un engagement pour émettre chacun dans son droit. Il y a eu des massacres partout en RDC et nous avons besoin que l’Etat prenne un engagement pour remettre chaque Congolais victime de ces massacres dans ses droits ».
Le Dr Mukwege est revenu également sur le rapport Mapping, dont les recommandations n’ont toujours pas été exécutées. Il a encore réitéré sa demande de la mise en place du tribunal transitionnel et le tribunal mixte en RDC pour juger les responsables de ces crimes.