Deux détenus sont décédés en l’espace de deux jours dans un amigo du commissariat de la Police nationale congolaise (PNC) dans la commune rurale de Mungwalu, dans le territoire de Djugu en Ituri. Selon des sources locales, plus de quinze autres prisonniers sont dans un état critique dans une salle exiguë qui héberge plus de cent détenus.
L’organisation de défense des droits de l’homme Justice et dignité pour tous, basée à Mungwalu, dénonce « les violations graves des droits de détenus ».
Selon cette ONG, ces deux détenus sont morts faute d’assistance en nourriture et médicaments. D’autres sont entre la vie et la mort. Tous sont poursuivis pour participation à un mouvement insurrectionnel.
Le président de la société civile de Mungwalu, Cherubin Kukundilawa rapporte qu’à ce jour, 102 détenus sont incarcérés dans cette prison trop étroite et presque sans oxygène. Il soutient que c’est cette situation qui constitue la cause de ces décès.
« A l’amigo, chaque jour on arrête les gens, il n’y a pas un moyen de désengorgement. Cet amigo est en train de devenir un mouroir. Nous avons constaté au moins cinq personnes dont l’état de santé n’est pas vraiment bon et qui peuvent mourir aussi à tout moment », a-t-il averti.
Le coordonnateur de l’ONG de défense des droits de l’homme Justice et dignité pour tous, Baby Anecho, attribue cette situation au retard dans l’examen des dossiers de prévenus.
Il plaide pour l’affectation de nouveaux juges à Mungwalu pour statuer sur ces dossiers :
« Ce sont les violations graves des articles 15, 17 et 18 de notre constitution. Nous demandons au nouveau gouverneur et aux autorités de venir en aide à la commune de Mungwalu. Il n’y a pas d’eau à boire, il n’y a pas quelque chose à mettre sous la dent ».
Plusieurs cas de violations des droits humains sont enregistrés dans cette cité minière de l'Ituri.