Quatre détenus sont décédés en moins de deux mois dans la prison centrale Mulunge d’Uvira (Sud-Kivu). Le dernier cas remonte au 15 mars. La personne a été emportée par la malnutrition et la tuberculose.
Ce cas ramène à vingt et un le nombre de morts enregistrés depuis Janvier 2020 dans ce milieu carcéral.
D’après le directeur de cette prison centrale, Christian Mokelwa, les fonds d’alimentation alloués pour la prison ne suffisent pas pour nourrir 150 personnes, alors que 1 218 détenus sont enfermés sans alimentation dans ce milieu carcéral.
Christian Mokelwa précise que beaucoup parmi les détenus viennent de Hauts plateaux d’Uvira, Fizi et Mwenga. Ils n’ont aucune famille à Uvira pour leur apporter de la nourriture. Certains parmi eux succombent à la moindre menace de la famine. Cette situation s’est compliquée depuis une semaine, affirme-t-il.
La semaine dernière, le CICR a commencé le screening de malnutrition, un indice de masse corporelle, qui permettra, au cas où des cas de malnutrition sont confirmés, de déclarer une urgence humanitaire dans cette prison.
Au cours d’une cérémonie de remise des certificats de l’élargissement mardi 16 mars à 24 détenus, le maire de la ville d’Uvira, Kiza Muhato entouré du procureur de la République près le tribunal de grande instance d’Uvira et de l’auditeur militaire de garnison, a rassuré que des arrangements étaient en cours entre la province et le gouvernement central pour décanter la situation.
D’autre part, Kiza Muhato a appelé ces détenus ayant bénéficié de la grâce présidentielle dont quatre militaires d’éviter de retomber dans les infractions au sein de leurs communautés. Dix-huit autres détenus ont bénéficié de la réduction de peine à 5 ans, une procédure qui vise à désengorger cette prison.