Meurtre des experts de l’ONU au Kasaï : le procès à l’arrêt

La Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental a écourté mardi une nouvelle audience du procès des présumés meurtriers des deux experts de l’ONU, tués en mars 2017 au Kasaï. La plupart des accusés n’était pas assistés par leurs avocats. C’est la troisième audience consécutive qui connaît le même sort.

Sur les 32 prévenus en détention actuellement jugés par la Cour militaire, seuls 9 étaient assistés. Les avocats des 23 autres n’étaient pas présents dans la salle d’audience.

C’était déjà le cas le mardi dernier. Ce qui avait conduit la Cour à renvoyer la cause à la semaine suivante.

«Nous avons du mal à prendre parole. C’est comme si nous venons faire du théâtre. On extrait les prévenus, et on arrive dans la salle d’audience, c’est toujours la même situation», a déclaré le ministère public invité par le président de céans à donner son avis.

Après avoir entendu le ministère public et l’un des avocats présents dans la salle, le président de céans a décidé de renvoyer la cause au mardi prochain.

Les avocats de la Défense seront-ils tous présents dans la salle lors de cette audience ? C’est toute la question.

C’est depuis environ deux semaines que ce procès est à l’arrêt suite à l’absence de la majorité des avocats de la défense.

La semaine dernière, le président du collectif de la défense avait déclaré à Radio Okapi que lui et ses confrères demandent à l’Etat congolais le versement de l’aide légale pour couvrir leurs indemnités.

Me Albert Nkashama avait fait savoir que cette demande a été présentée au ministère de la Justice il y a plus d’une année sans jamais obtenir de réponse.

La plupart des avocats qui assistent les personnes poursuivies dans cette affaire ont été désignés pro deo. Ils ne perçoivent pas d’honoraires.

«Les avocats sont des humains. Ils ont des charges, des obligations aussi bien professionnelles que sociales auxquelles ils doivent répondre. Dès que l’Etat congolais ne sait pas les entendre de cette oreille, je pense que c’est l’Etat congolais qui freine le bon déroulement de ce procès. Et non les avocats», avait soutenu Me Nkashama.

 

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