D'après le coordinateur de l’ONG "Enfant Avenir", Me Pierre Bibombe, les détenus de la prison de Luiza vivent dans l’enfer à ciel ouvert.
Me Pierre Bibombe a fait cette déclaration jeudi 3 septembre à Radio Okapi, après une tournée dans cette contrée du Kasaï-Central où sa structure a apporté son appui juridique aux détenues lors de la tenue de la chambre foraine du Tribunal de Grande Instance de Tshimbulu.
Selon lui, pour mettre fin à cette situation, l’Etat devrait faciliter les conditions de l’administration rapide de la justice dans ce territoire et s'impliquer aussi à améliorer les conditions de vie des détenus.
« A peu près 67 que nous avons trouvés, la plupart n’avaient jamais comparu, il n’y avait aucun juge qui pouvait régulariser leur situation ; ils étaient là jetés comme des condamnés à mourir. Même les conditions de détention : les prisonniers de Luiza peinent même pour trouver de l’eau à boire, même pour se laver, même pour la nourriture, il faudrait qu’un groupe de trois religieuses puisse cotiser au sein de la communauté pour apporter une fois par semaine la nourriture aux prisons, c’est un chaos. Même pendant les audiences, des détenus sont tombés devant la barre parce qu’ils n’ont pas mangé, d’autres étaient gravement malades », a-t-il indiqué.
Au-delà même de leur détention difficile et inhumaine, a-t-il poursuivi, on torture les prisonniers comme si on était dans le siècle passé :
« On s’est rendu compte qu’il faut renforcer les capacités des OPJ, des agents de sécurité commis à la prison, renforcer la capacité même des responsables de cette prison. Même sur place, un prisonnier était dans un état de santé très critique parce qu’il a été torturé sérieusement vu qu’il avait refusé qu’on mette une personne dans la pièce où il se trouvait, une pièce de 5 m carrés au moins 65 personnes y sont coffrées. »