Le village Nguswa, situé à 60 Km de Yakoma-centre, au Nord-Ubangi, reste désert.
Il est considéré comme étant le village originaire des présumés assassins de deux FARDC, tués il y a quelques semaines. Ses habitants se trouvent encore réfugiés dans la forêt.
Selon l'administrateur du territoire, Edmond Lokame, la population a peur des représailles des militaires FARDC qui viennent souvent de Kotakoli, territoire de Mobayi-Mbongo, venger la mort de leurs collègues tués à Limasa, dans le territoire de Yakoma.
Ces derniers étaient en patrouille sur l' Ubangi, à la frontière avec la RCA. Ils ont été tués par des pêcheurs congolais, lorsqu'ils avaient tenté à nouveau de leur ravir filets et poissons.
"Ils vivent dans de mauvaises conditions. Il y a eu décès d'un enfant de quatre ans, deux cas de morsure de serpent. Le paludisme menace la population dans la forêt ", a indiqué Edmond Lokame.
D'après certaines sources, une mission d’enquête militaire a ramené à Gbadolite deux présumés meurtriers des soldats, avec un villageois, le commandant du poste de Police et le chef du village.
Le député national honoraire de Yakoma, Cyrille Mazembele, de son côté, invite les autorités à sécuriser la population et à rendre justice aux victimes.
"J'aimerais que les autorités prennent des disposition pour la sécurité de la population. Qu'on arrête de tracasser la population. Et que la justice fasse son travail correctement. Parce que nous ne pouvons pas accepter qu'on puisse tuer des militaires comme cela. Ce n'est pas normal", a déploré Cyrille Mazembele.
Par ailleurs, le commandant de la 13e Région militaire à Mbandaka, le Général Major Johny Luboya a condamné cette situation, avant d'appeler à une cohabitation pacifique entre la population et les militaires.
"La population, je ne peux pas accepter. Ils ont non seulement tué deux militaires, mais ils ont pris aussi l'arme. L'Equateur, c'est une havre de paix. Plus de six ans que je suis ici, il n'y a pas de problème de sécurité. Mais aussi les militaires ne peuvent pas avoir un comportement d'indiscipline ou de réaction disproportionnée. Ce n'est pas bon! Nous avons arrêté ces civils-là qui ont été cités pour le meurtre des militaires, je crois que ça suffit. Pour le moment, il faut que la population rentre et que la confiance reviennent entre les deux parties", a-t-il déclaré.