Le Panel des experts de la société civile a interpelé mercredi 20 mai, l’opinion congolaise et certains groupes de réflexion au respect de la présomption d’innocence des prévenus dans le procès Vital Kamerhe. Cette structure invite les uns et les autres à se réserver des déclarations et insinuations de nature à mettre en mal le professionnalisme, l’impartialité et l’indépendance recommandés dans le travail des juges de faire éclater la vérité.
Cette recommandation est contenue dans un document rendu public qui fustige l’analyse faite par Congo Research Group, un groupe d’étude basé à New York sur l’affaire Kamerhe.
Ce groupe d’étude a publié un document de dix-huit pages, intitulé « Opacité quand tu nous tiens », sur la gestion du programme d’urgence du chef de l’Etat. Selon GEC, son analyse s’est basée sur des documents reçus des sources judiciaires, gouvernementales et des entretiens avec des hauts responsables au sein des institutions congolaises.
Selon ce groupe d’étude, l’affaire Kamerhe reflète des pratiques contestées dans la gestion du pays depuis le règne de Joseph Kabila, et même de l’ère Mobutu. D’où son appel à renforcer le contrôle parlementaire, en respectant la chaîne de dépense et les règles de passation des marchés.
Le panel des experts de la société civile congolaise qualifie cette démarche de tendancieuse avec influence négative sur la justice congolaise. Le porte-parole du panel, Dieudonné Mushagalusha soutient qu’il ne peut pas y avoir des interférences d’ordre politique, juridique, internationale dans ce procès en cours.
« La présomption d’innocence existe partout et cela que nous voulons que l’opinion puisse le savoir. Qu’on ne puisse pas avoir des interférences d’ordre politique, juridique, internationale. Puisque si l’opinion se rend compte que ce procès est maintenant manipulé dans un sens comme dans un autre, à ce moment-là on va perdre la confiance dans la justice par rapport à ce procès Kamerhe. Donc ce sera l’effondrement de tous. D’autant plus que la justice doit être garantie pour tout le monde. Que ce groupe-là puisse influencer la justice congolaise, nous ne l’accepterons jamais », a-t-il martelé.
C’est le lundi 25 mai prochain que doit reprendre le procès. La défense avait sollicité une remise auprès du tribunal.