Une vive tension a été observée jeudi 7 mai à Kasumbalesa (Haut-Katanga). Selon plusieurs des témoins, des habitants protestaient contre la présence des militaires des FARDC qui empêchaient tout passage, sur différents couloirs menant vers la Zambie. Ces manifestants en colère ont vandalisé des édifices publics et ont fait libérer les détenus qui étaient dans les cachots de la police.
Des sources locales renseignent que c’est depuis le matin que les militaires se sont déployés notamment du côté de Bilanga, qui est une voie non officielle par laquelle les gens passent et font traverser les marchandises en provenance de la Zambie.
La population locale, qui vit du commerce transfrontalier, s’est soulevée pour exiger que ces militaires libèrent cette voie. Elle a brulé des pneus sur la voie publique et sur le couloir des piétons.
Ces manifestants ont, par la suite, saccagé les bureaux de la police, celui de la police de circulation routière et a également libéré tous les détenus qui étaient dans l’amigo.
Pour disperser la population, la police a fait usage des gaz lacrymogènes et a tiré à balle réelle en l’air au moment de l’évasion des détenus.
Selon toujours les témoins contactés par Radio Okapi sur les lieux, parmi les personnes libérées se trouvent des bandits récemment arrêtés par la police.
Pour la société civile locale, cette situation a été favorisée par un homme se réclamant d’un parti politique. Il aurait au cours d’un rassemblement organisé, il y a près d’une semaine, demandé à la population de manifester pour exiger que le « Bilanga » soit opérationnel.
Lors de ces troubles, les manifestants ont pillé un camion remorque transportant la farine de maïs. D’après un habitant de Kasumbalesa contacté cet après-midi, le trafic est resté paralysé. Aucun camion à l’importation ou à l’exportation n’a traversé la frontière.