Dix militaires et un policier comparaissent devant la cour militaire du Nord-Kivu, siégeant en matière répressive au second degré à Beni. Ils sont poursuivis pour viol.
A l’ouverture de ces audiences, mercredi 4 mars six dossiers relatifs au viol ont été appelés par la cour militaire. Un policier et dix militaires (cinq du 3204e régiment, trois du 3308e régiment et deux autres du 3301e régiment des FARDC) sont poursuivis dans ces dossiers.
Après identification de tous les prévenus présents et l’instruction de tous les six dossiers, toutes les parties ont plaidé et la cour a pris l’affaire en délibéré jeudi 5 mars pour rendre ses arrêts dans le délai prescrit par la loi.
Pour le greffier principal de la cour militaire du Nord-Kivu, colonel Juvénal Saro, ces audiences foraines sont d’une importance capitale :
« C’est pour permettre à ce qu’on puisse désengorger tant soit peu les prisons de Beni et Butembo. La seconde (raison), c’est celle qui permet à ce que nous puissions approcher la justice aux justiciables et la troisième ; c’est celle de permettre à ce que les témoins des infractions soient en même temps les témoins de la répression ».
C’est la première fois depuis quatre ans que la cour militaire du Nord-Kivu siège en foraine à Beni. Au total, 53 dossiers sont concernés par ces audiences, dont 23 de viol et violences sexuelles commis par des militaires et policiers dans la région.
Ces audiences, qui bénéficient de l’appui logistique et financier de la MONUSCO, se déroulent dans la salle d'audience du tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo.