Le procès du chef milicien Kokodikoko au tribunal de garnison de Bukavu est entré dans sa phase décisive. Au cours de l’audience du lundi 28 octobre, le ministère public a requis pour Kokodikoko la peine d’emprisonnement à perpétuité. Il a demandé l’acquittement de deux autres accusés.
Avant de prononcer son réquisitoire, l’officier du ministère public a exposé sur les différentes exactions commises par la milice du prévenu Masudi Alimasi Frédéric, dit "KokodiKoko", dans plusieurs villages du territoire de Shabunda, et Kabikokole dans le territoire de Mwenga.
Selon le collectif des organisations qui appuient le procès, la milice baptisée Raia Mutomboki avait à son origine comme mission de chasser les groupes armés étrangers, dont les FDLR en 2011. Elle a, par après, détourné son objectif en commençant à s’attaquer aux populations civiles. Selon le ministère public, la milice s’est illustrée dans plusieurs cas de violation de droits de l’homme, dont le meurtre, viol, esclavage sexuel et torture.
Le 8 février 2018, ce groupe est descendu dans le village de Kabikokole, coupant le pont entre ce village et Lugushwa en territoire de Mwenga pour que les forces de sécurité n’interviennent pas. Ici, des habitants ont été emprisonnés et torturés; les femmes ont été violées par ces miliciens.
Ces derniers ont par ailleurs volé des biens et argent qu’ils ont fait transporter par des habitants, emportant également des femmes comme esclaves sexuels. La prochaine audience dans ce procès est fixée pour ce mercredi 30 octobre. Elle consistera à la réplique de la défense du milicien et de ses coaccusés.