Plusieurs écoles de la ville de Beni au Nord-Kivu n’ont pas encore reçu les frais de fonctionnement, indique le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA), deux jours après la rentrée scolaire 2019-2020. LUCHA affirme avoir mené une enquête qui a abouti à cette constatation.
Dans une déclaration faite mercredi 4 septembre à Radio Okapi, ce mouvement citoyen se dit inquiet quant à l’application effective de la gratuité de l’enseignement primaire.
« D’après notre enquête, nous n’avons pas l’espoir parce qu’on n’a pas majoré les frais liés au fonctionnement du bureau des directeurs, par exemple. Avant on donnait 45 000 Francs congolais (24 USD). Cette somme ne pourra pas suffire selon les directeurs, parce qu’elle était suppléée par les frais payés par les parents. Aujourd’hui, le directeur ne perçoit que ces 45 000 FC, ça veut dire que cet argent ne pourra servir qu’à l’achat d’un carton de craies », explique Jacques Sinzahera, militant de la LUCHA.
Il affirme qu’il s’attendait, en arrivant dans les écoles, de constate l’effectivité de la gratuité de l’enseignement à travers l’appui du gouvernement.
« On s’attendait que le gouvernement, le ministère provincial ou national de l’Enseignement envoient par exemple 10 cartons de craies à chaque école, chose qui n’est pas faite. Autre inquiétude, nous arrivons dans des écoles, les directeurs n’ont pas reçu même une boite des stylos pour le fonctionnement de leurs bureaux », déplore Jacques Sinzahera.
Il craint désormais que les directeurs d’écoles ne commencent à chasser les élèves, d’ici un à deux mois.
Toutefois, il félicite les responsables des écoles qui appliquent la mesure de la gratuité, en attendant que le gouvernement ne leur dote des frais de fonctionnement.
« Dans certaines écoles où nous sommes passés, les directeurs respectent l’appel du Chef de l’Etat sur la gratuité parce que les inscriptions jusque-là sont gratuites », ajoute Jacques Sinzahera.
A Kinshasa, dans près d’une dizaine d’établissements visités mercredi 4 septembre, Radio Okapi, a constaté que les cours ne se donnent pas.
Un des responsables d’écoles, s’exprimant sous couvert d’anonymat, déclare qu’ils attendaient que les autorités leur dotent les moyens de fonctionnement.
« Nous n’avons reçu jusqu’ici pas même une boite de craies », a-t-il ajouté.