Six mois après les massacres de plusieurs centaines de personnes dans le territoire de Yumbi (Maï-Ndombe), le député honoraire Etibako Edi Ndito plaide pour la mise en place d'un tribunal spécial pour juger tous « les extrémistes qui s'adonnent à l'épuration ethnique » dans cette province. Lors d'une conférence de presse lundi 10 juin à Kinshasa, il a recommandé également un véritable rétablissement de l'autorité de l'Etat dans toute la province, où les victimes peinent toujours à regagner leurs terres à la suite de l’insécurité.
Au nombre de ses recommandations aux autorités du pays, Etibako Edi Ndito insiste sur l'arrestation de véritables instigateurs de ces conflits, devenus parlementaires ou autres autorités politiques :
« Il faut écraser cette organisation criminelle connue de tous. Les noms sont connus. La plupart (des auteurs de ces tueries) sont aujourd’hui des députés nationaux, couverts d’immunités. L’Etat devrait prendre la décision de lever les immunités de ces gens pour qu’on les juge. Il faut créer un tribunal spécial pour résoudre le problème dans l’ensemble, qu’on réhabilite d’abord les victimes dans leurs droits ».
Selon lui, c’est « un groupe de charlatans » qui se réunissent en milice pour tuer les gens. Ce ne sont pas tous les batende. Même dans la communauté des banunu, il y a des extrémistes.
L'ancien député élu de 2011 peint un tableau peu reluisant des conditions de vie dans les zones sinistres où des centaines de personnes ont été tuées dans le territoire de Yumbi :
« Au village Yumbi, il y a au moins la sécurité …. Mais, à Bonkende et Nkolo, là où il y a eu beaucoup d’affres, les gens hésitent de revenir, parce qu’ils n’ont plus de maisons. Entre-temps, il y a des menaces des assaillants avec des tracts ».
Etibako Edi Ndito salue tout de même l'implication du génie militaire dans la construction des maisons au bénéfice des victimes. Mais cette initiative, selon lui, devrait débuter par les localités atrocement touchées par les massacres :
« C’est à Bonkende et à Nkolo, là où on a rasé tout le village. Il fallait que le génie militaire commence par là. S’il avait commencé par-là, on allait faire un effort pour que la population revienne. »