Au moins deux cents combattants parmi ceux qui se sont rendus et cantonnés au centre de démobilisation de Mubambiro dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu) se sont évadés, entre janvier et avril derniers, pour retourner en brousse, ont révélé vendredi 24 mai les gestionnairesdu centre. Selon eux, cette situation serait consécutive, d’une part à une mauvaise prise en charge, et d’autre part à l’incertitude, pour ces rendus, de pouvoir intégrer les FARDC conformément à leurs attentes. Ces évasions constituent une nouvelle menace pour la population.
Quatre cent trente combattants, qui s’étaient rendus aux FARDC, à la MONUSCO ou à la PNC, ont été positionnés au centre de Mubambiro, situé dans une concession sans clôture ni infrastructures d’accueil. Les gestionnaires du centre disent que les seuls moyens mis à leur disposition par la 34èmerégion militaire pour le fonctionnement sont suffisants.
Mais avec à peine un seul maigre repas par jour, sans précision du temps que prendrait ce processus DDR, le centre assiste aux évasions au quotidien.
« Moi, je suis du groupe de Nyatura Kavumbi. Nous sommes venus à 229 il y 5 semaines, déjà au moins 55 sont rentrés », a affirme un combattant cantonné à Mubambiro.
Le directeur de cabinet du chef de l’État, lors d’un séjour récent à Goma, avait fait savoir qu’un budget de prise en charge des démobilisés était en cours d’élaboration. Et au niveau local, le président de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu, Seninga Robert, dit que la province travaille aussi sur le projet.
« Le président de la République a autorisé le gouverneur de province de prendre des mesures pour la réinsertion de ces démobilisés. Donc, c’est un programme déjà entamé et que nous devons soutenir », a-t-il précisé.
La section DDRRR de la MONUSCO, qui est un des grands partenaires du programme de démobilisation, dit travailler actuellement dans l’accompagnement du gouvernement pour avoir une stratégie bien élaborée sur la question.